L'entreprise de travail temporaire VediorBis a paraphé, le 8 janvier dernier, avec ses cinq organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO), un accord portant sur l'ouverture de l'intranet aux syndicats et au comité central d'entreprise. « Ce texte traduit la volonté de la direction de moderniser le dialogue social. De plus, dans une société éclatée comme la nôtre, qui compte plus de 800 implantations, il nous paraissait important d'enrichir et de fédérer la communication syndicale », soulève Yves Desjacques, DRH de VediorBis.

Les organisations syndicales bénéficient, désormais, d'espaces individuels sur l'intranet, accessibles à partir d'une rubrique "communication". Elles peuvent y faire figurer l'ensemble des documents qui alimentaient, auparavant, le traditionnel panneau d'affichage. Le délégué syndical central est responsable de son espace. Ainsi, les informations doivent respecter les dispositions relatives à la presse (loi du 29 juillet 1881), notamment celles concernant l'injure et la diffamation. Chaque syndicat se voit attribuer une capacité de 10 pages "écran" pour la rédaction de ses communications. Lesquelles ont une périodicité mensuelle.

« Concrètement, l'administrateur de site fournit, chaque mois, une disquette contenant les informations syndicales au webmaster de l'entreprise, ce dernier se chargeant ensuite de les mettre en ligne », précise Yves Desjacques. En revanche, l'accord balaie toute interactivité. Ainsi, les téléchargements (vidéos, bandes son, images animées, fichiers), les forums, les liens vers des sites Internet ou intranet sont formellement interdits. De même, conformément à une charte datant de juin 2002 concernant l'utilisation des NTIC dans l'entreprise, les organisations syndicales restent privées de messagerie électronique.

L'intranet syndical s'adresse aux 3 500 salariés permanents de VediorBis ainsi qu'à son personnel intérimaire (80 000 équivalents temps plein). Ces derniers pourront y accéder à partir d'un ordinateur, disponible dans l'agence à laquelle ils sont rattachés. Le comité central d'entreprise bénéficie, dans les mêmes conditions que les syndicats, d'un espace personnalisé. Le champ de sa communication vers les salariés est, toutefois, limité à ses activités sociales et culturelles. En sont exclus, par exemple, les procès-verbaux de CE.

La direction et les syndicats se sont engagés sur une phase expérimentale de six mois, au terme de laquelle un bilan complet sera dressé. « Si la démarche s'avère concluante, notamment si nos partenaires sociaux y ont trouvé un intérêt, nous n'excluons pas d'apporter des retouches à l'accord. Mais, compte tenu des potentialités offertes par l'intranet, nous avons souhaité procéder par étapes », affirme le DRH.