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Sony en Alsace reclasse avant de licencier

SANS | publié le : 04.03.2003 |

Contraint à un plan social, Sony, en Alsace, a limité au maximum les licenciements économiques grâce à l'aménagement de105 départs volontaires.

Confronté à une baisse d'activité dans les téléphones portables et les décodeurs télé, Sony voulait à tout prix éviter les premiers licenciements de son histoire, à Ribeauvillé (Haut-Rhin). Il y est presque parvenu. Seules six personnes viennent de recevoir leur lettre de licenciement, sur les 175 dont le poste a été supprimé.

Primes de départ

Pour parvenir à ce chiffre, le groupe japonais y a mis le prix. Il a proposé une prime pour départ volontaire, d'un montant proche ou égal aux indemnités conventionnelles de licenciement auxquelles les salariés auraient eu droit ; 105 personnes ont adhéré à la proposition, soit une population bien supérieure aux reclassements internes (52) et aux 12 départs en préretraite, qui contribuent aussi à limiter les licenciements secs.

Le calcul de la prime s'est fondé sur des tranches d'ancienneté. « La somme atteint 23 000 euros pour onze à treize ans de présence dans l'entreprise », affirme Mario Woock, délégué CGT. Un montant non démenti par la direction. Par la voix du DRH Roland Bentz, Sony-Alsace justifie le dispositif comme étant « la reconnaissance de l'effort accompli par tous ces salariés afin de répondre à l'évolution technologique d'une usine passée, en seize ans, des produits analogiques de base à des GSM de très haute gamme ».

Pour Roland Bentz, l'essentiel est la réussite d'une opération de reclassement par anticipation. Sony-Alsace a devancé le travail de prospection qu'aurait accompli une antenne-emploi. « Depuis septembre, nous avons appelé les entreprises de la région pour connaître leurs besoins. Nous avons affiché les offres d'emploi à l'intérieur de l'usine », décrit Roland Bentz.

Le bilan est d'autant plus méritoire qu'à côté des personnels qualifiés, plusieurs opérateurs étaient dépourvus de diplôme et que le marché du travail, autrefois florissant dans la région de Colmar, s'est dégradé (+20 % des demandes d'emploi sur un an). Aucune entreprise n'a embauché en masse des ex-Sony, mais la richesse du tissu industriel a permis une suite de reclassements dans des secteurs comme la mécanique, proches de l'assemblage de produits électroniques.

Majorité de femmes

Plus des deux tiers des départs volontaires émanent de femmes - un chiffre conforme à leur proportion dans l'effectif de l'entreprise, désormais de 987 salariés permanents. « Une partie d'entre elles ont utilisé notre soutien pour se mettre à leur compte, notamment dans la garde d'enfants », rapporte Roland Bentz. L'incitation au départ volontaire était assortie d'une condition : « Présenter un projet professionnel », c'est-à-dire se lancer dans la création d'activité ou, surtout, produire un justificatif de contrat de travail présent ou futur, en CDI ou en CDD de plus de trois mois. Pour Roland Bentz, tel était le moyen « d'éviter la pure chasse à la prime ».