Chaud et froid sur les retraites. La crispation qui a marqué les relations entre les syndicats représentatifs et le ministère des Affaires sociales, après la prise de position de François Fillon dans Le Parisien, sur une nécessaire harmonisation des régimes privé et public, semblait, en effet, presque oubliée, le 28 février à midi, à la sortie de la première réunion du groupe de travail confédéral sur les retraites.

Les syndicats, qui attendaient une « clarification » sur la méthode employée par le gouvernement pour réformer les retraites, sont, en effet, sortis globalement satisfaits de cette première séance de travail avec les représentants du patronat et les directeurs de cabinet des ministres des Affaires sociales et de la Fonction publique. Ils sont désormais nantis d'un calendrier et des ordres du jour des réunions à venir.

Le premier thème abordé sera celui du niveau des pensions, « un point fondamental », selon Jean-Louis Deroussen, de la CFTC. Autres dossiers à venir : le pilotage de la réforme, les conditions et les modalités de départ, et le financement. Celui qui ne figurera pas au menu : le régime des pensions de la fonction publique. Ce débat a, en effet, été renvoyé à l'Etat employeur, c'est-à-dire chez le ministre de la Fonction publique, Jean-Paul Delevoye.

D'autre part, des groupes thématiques se pencheront sur le cumul emploi/retraite, le droit à l'information, la compensation entre régimes, les salariés âgés et les préretraites, l'égalité homme/femme, les conditions de validation de la retraite, les pluripensionnés et, enfin, à la demande du Medef, l'épargne retraite. Guillaume Sarkozy (Medef) se disait, d'ailleurs, « frappé par l'excellente ambiance qui a régné» dans une réunion « très constructive ».

« C'est un programme très ambitieux pour le seul mois de mars », relève pourtant Bernard Devy (FO), pour qui l'incertitude sur le rôle des organisations syndicales n'est pas totalement levée. « Tellement ambitieux qu'il faudrait y travailler 24 heures sur 24 pour avoir terminé fin mars ! », ajoute la CFE-CGC. En effet, le calendrier du ministre prévoit que le gouvernement fera ses propositions en avril. C'est pourquoi le rythme des réunions du groupe de travail sera soutenu, à raison de deux par semaine. Prochains rendez-vous fixés les 6, 12 et 14 mars.

Les interrogations sur la méthode étant clarifiées, les syndicats ne désarment pas pour autant. « Toutes les questions de contenu restent posées, il faut une grande vigilance des salariés sur la suite des discussions », a prévenu Jean-Christophe Le Duigou. Même écho chez FO, qui compte bien continuer à mobiliser.