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La compagnie signe p our l'égalité professionnelle

SANS | publié le : 04.03.2003 |

La promotion de la mixité, l'équilibre vie professionnelle/vie privée et l'amélioration des carrières des femmes sont au coeur de l'accord, signé le 26 novembre 2002, entre la direction d'Air France et neuf organisations syndicales.

Lorsque la loi Génisson, du 9 mai 2001, a imposé aux entreprises de plus de 50 salariés de négocier sur l'égalité professionnelle, Air France n'a pas été prise de court. Le sujet mobilisait déjà la compagnie aérienne qui avait monté, courant 2000, des groupes de travail paritaires à partir du rapport global annuel de situation comparée, imposé par la loi Roudy (13 juillet 1983) sur des problématiques telles que la mixité dans les métiers ou l'impact de la maternité sur les carrières, etc.

Accord transverse

L'accord sur l'égalité professionnelle, signé le 26 novembre 2002 avec neuf organisations syndicales, dont la CGT, va donc au-delà des préconisations de la loi. A noter : bien qu'inscrit dans l'accord social concernant le personnel au sol (69 % du personnel), il s'agit d'un accord transverse, touchant toutes les catégories de personnel (sol, navigant commercial, navigant technique). Une particularité qui « marque une politique volontariste de la compagnie de promouvoir l'égalité professionnelle pour toutes les catégories de personnel », indique Nadia Bourge, responsable de la coordination sociale d'Air France.

Les actions préconisées dans l'accord s'articulent autour de quatre axes : mesure et suivi de l'évolution de l'égalité professionnelle ; développement de la mixité pour quelques métiers ; maintien de l'équilibre vie professionnelle/vie privée ; promotion de l'égalité des chances. D'ores et déjà, un tableau de bord a été mis en place avec les indicateurs préconisés par la loi (données sexuées sur tous les éléments des RH) et d'autres, propres à Air France.

Pour développer la mixité, la compagnie travaille dès l'amont du recrutement : la communication vis-à-vis des publics scolaires veille à présenter des femmes dans des métiers traditionnellement masculins (les mécaniciens, par exemple) ou des hommes dans des métiers féminins (infirmiers) ; les jurys de recrutement doivent être équilibrés.

Fiche d'appréciation

Sur la question de l'équilibre vie professionnelle/vie privée, la DRH a mis en place une série de mesures liées au départ et au retour des congés maternité et parental. Chaque femme (ou homme qui prendrait un congé parental) a un entretien avec son hiérarchique avant son départ. Il donne lieu, pour le personnel au sol, à une fiche annuelle d'appréciation permettant d'alimenter les propositions d'avancement ou de promotion.

Formation de mise à niveau

« Il est très important que la maternité n'ait pas d'impact négatif sur le déroulement de la carrière d'une femme », souligne Nadia Bourge. Pendant son congé, elle reste destinataire des informations adressées aux salariés. A son retour, elle bénéficie d'une formation de mise à niveau. Autres dispositions importantes de l'accord sur ce thème : la possibilité d'occuper un poste à responsabilité à temps partiel et la recommandation de ne pas organiser de réunions après 18 heures !

La promotion de l'égalité des chances, elle, va se faire au long cours. Air France ne diffère pas des autres entreprises : plus on grimpe dans la hiérarchie, moins on trouve de femmes. La compagnie ne compte que 25 % de femmes cadres. Cinq femmes siègent au conseil de direction, qui compte 42 membres, aucune parmi les 15 membres du comité exécutif. « La direction ne nous montre pas l'exemple », observe Alain Baron, représentant de la section Air France du Syndicat des mécaniciens au sol de l'aviation civile, qui a signé l'accord. Les mécaniciens et la direction se disputent, en effet, la dernière place en matière de mixité : 3 % de mécaniciennes et, parmi elles, 9 cadres !

Rééquilibrer les promotions

L'accord recommande de rééquilibrer les taux de promotion. Sur un poste à pourvoir, à compétences égales, le recruteur doit s'engager à recevoir autant d'hommes que de femmes. Très impliquée dans les négociations, Arlette Buisson, de la CGT, estime que l'accord représente « une avancée, même s'il y a encore beaucoup à faire en matière de promotion à des postes à responsabilité ». Autre intérêt de l'accord, selon elle : sa démultiplication dans les 20 établissements d'Air France, chaque CE étant doté d'un comité de suivi de l'égalité.

AIR FRANCE

> Effectifs : 56 127 (41 % de femmes).

> Chiffre d'affaires : 3,14 milliards d'euros, en 2002.