Depuis le 10 octobre 1940, date de la loi frappant les femmes mariées d'une incapacité générale d'accès à la fonction publique, la route a été longue. Aujourd'hui, si les femmes représentent plus de 55 % du corps des agents civils de l'Etat, elles sont encore peu nombreuses dans la haute administration. C'est pour changer cette donne que Nicole Ameline, ministre déléguée à la Parité et à l'Egalité professionnelle, a constitué, à l'automne 2002, un grou- pe de travail chargé de réfléchir à une meilleure égalité hommes-femmes dans les postes à responsabilité de l'Administration. Le 26 février dernier, elle en a livré les conclusions, en présence du ministre de la Fonction publique, Jean-Paul Delevoye.

Vingt-trois mesures sont proposées ne « nécessitant ni modification de texte normatif, ni moyen financier supplémentaire », a-t-elle précisé. Parmi elles, la ministre relève quelques pistes concernant directement le fonctionnement des services de l'Administration. « Il faut sensibiliser les jurys à la question de l'égalité, procéder à un audit des concours des trois fonctions publiques au regard de cette égalité et élargir la mise en oeuvre de plans pluriannuels d'amélioration de l'accès des femmes aux postes d'encadrement en fixant des objectifs chiffrés. » Egalement au programme : l'adoption de chartes de gestion du temps interdisant, notamment, l'intégration de la problématique hommes-femmes dans la formation continue des hauts fonctionnaires, le développement du télétravail à temps partiel dans la haute administration... Reste aux différentes directions des services de l'Etat à s'approprier ces recommandations.