Par un chèque d'1,2 milliard d'euros, le groupe ABB compte solder le dossier de l'amiante dans lequel l'a enlisé sa filiale américaine Combustion Engineering. Cette transaction pourra se réaliser suite à son approbation, le 17 février dernier, par plus de 75 % des plaignants.

Le constructeur helvético-suédois (145 000 salariés) a choisi la négociation amiable, plutôt que de laisser se poursuivre des procédures judiciaires dont il ne pouvait plus maîtriser l'ampleur ; 111 000 plaintes étaient en cours en début d'année devant les tribunaux américains, dont 45 000 avaient été déposées durant les trois premiers trimestres de 2002. Elles émanaient, via de puissants cabinets d'avocats, de salariés de Combustion estimant avoir été exposés à l'amiante du fait des matériaux utilisés pour la fabrication de chaudières dans les années 60 et 70.

Le montant de la transaction dépasse la valeur des actifs de la filiale. Sitôt après l'accord, ABB a déclaré Combustion en cessation de paiement et l'a placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites (chapitre 11). ABB paie cher cette acquisition opérée en 1990. D'autant que la provision des sommes, nécessitant la recherche d'économies, s'est traduite par la suppression de 12 000 emplois l'an dernier.