Deux séminaires sur les salariés âgés, les 25 février et 5 mars prochains, et un bilan des entretiens bilatéraux avec les syndicats, le 27 février : le ministre des Affaires sociales, François Fillon, a repris la main sur le dossier des retraites. En effet, les syndicats s'impatientaient. CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, FSU et Unsa exprimaient leurs craintes, le 19 février dernier, lors d'une réunion destinée à tirer les enseignements des rencontres bilatérales. Ils s'étonnaient, notamment, que le groupe de travail sur les retraites ne soit pas encore mis en place. « On nous a fait beaucoup parler, mais on ne nous a pas ouvert de portes », indiquait, par exemple, Solange Morgenstern, responsable du dossier pour la CFE-CGC.

Si les syndicats piaffent d'impatience, c'est qu'ils ne savent toujours pas comment le gouvernement a l'intention de les faire participer au débat, et, surtout, qu'ils imaginent un scénario du type Balladur 1993 : les ordonnances qui allongeaient la durée de cotisation dans le privé et modifiaient le calcul du niveau de la retraite avaient été passées pendant l'été. « Plus on retarde, plus, visiblement, on aura du mal à terminer avant les vacances de l'été », a commenté Jean-Christophe Le Duigou (CGT).

Soupçonné par les syndicats de vouloir « gagner du temps », François Fillon a donc rassuré, en évoquant devant des journalistes, lors d'un déplacement à Caen, la tenue de la première réunion du groupe de travail confédéral (syndicats, patronat, gouvernement), au lendemain de son bilan des entretiens, soit le 28 février. Quatre à cinq groupes de travail thématiques devraient le constituer, par exemple, sur la pénibilité de certains emplois. Les séminaires sur les travailleurs âgés réuniront des branches professionnelles, les bassins d'emploi et les syndicats pour l'un, des experts et des chercheurs pour l'autre. Quant au calendrier, le ministre a précisé que le gouvernement ferait ses propositions en avril. Le projet de réforme devrait ensuite être présenté « à la mi-mai » en Conseil des ministres.