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Les sociétés de sécurité à l'oeuvre en Côte-d'Ivoire

SANS | publié le : 25.02.2003 |

En Côte-d'Ivoire, plusieurs sociétés de sécurité privées ont assuré des évacuations, sécurisé des locaux, voire organisé la continuation d'activité en attendant la fin des troubles.

Depuis la dernière semaine de janvier, 5 000 Français auraient quitté la Côte-d'Ivoire, sur les 16 000 personnes immatriculées au consulat d'Abidjan. Présent dans le transport maritime et terrestre, les plantations de cacao et d'hévéas, le groupe Bolloré, qui emploie une centaine d'expatriés sur place, n'a pas hésité à affréter un DC10 pour rapatrier les femmes et les enfants de ses cadres français.

Assistance sécurité

Plusieurs autres groupes français ont eu recours à des sociétés de sécurité privées pour des évacuations vers des capitales voisines en Afrique de l'Ouest, comme Dakar au Sénégal, Bamako au Mali ou Accra au Ghana. Par exemple, la société française Géos, spécialisée dans la sécurisation des sites industriels et des personnels, ou encore Sécurité sans frontières (SSF), qui possède une quinzaine de clients sur place, et a "exfiltré" près de 300 personnes depuis le début des événements.

« Nos clients ont souscrit des programmes d'assistance sécurité qui leur permettent d'individualiser la couverture sécurité de leurs personnels expatriés et de leurs missionnaires (courtes durées), explique Bernard Jacquemart, directeur du service information. Nous couvrons, en particulier, les frais de rapatriement politique. D'autre part, à la demande des entreprises, nous réalisons des audits de sûreté et de sécurité, les aidons à formaliser leurs procédures de sécurité et élaborons des plans d'évacuation. » Le gouvernement français n'ayant pas donné de consigne officielle d'évacuation de ses ressortissants, ces prestations ont souvent été financées par les entreprises, hors du contrat avec les sociétés de sécurité, qui ne prend effet que dans ce cas.

En Côte-d'Ivoire, SSF a assuré les regroupements et sécurisé les transferts vers l'aéroport, la partie aérienne étant montée avec des partenaires assisteurs. Le cabinet Ernst & Young, client de SSF, présent sur place avec 10 expatriés (120 collaborateurs au total), a choisi cette solution. « Nous avons transféré des collaborateurs dans d'autres bureaux africains, notamment au Congo ou au Cameroun, explique Philippe Ozouf, directeur Afrique du cabinet d'audit et de conseil. Le transfert à l'aéroport via une ambulance s'est déroulé sans encombres, malgré un climat particulièrement tendu. »

Assurer la continuité

La plupart des groupes français implantés dans la capitale ivoirienne affirment que leurs activités se poursuivent avec des cadres expatriés à leur tête. Dans d'autres cas, selon Alain Flandrois, directeur général de Géos, « lorsque les cadres ont été rapatriés, les sociétés nous demandent de sécuriser leurs locaux et de trouver des relais ivoiriens pour assurer la continuité des activités en attendant que la situation s'apaise ».