Cession, fusion, dépôt de bilan, les 1 100 salariés du câblo-opérateur Noos sont très inquiets sur leur avenir. Leurs représentants l'ont fait savoir en organisant, le 18 février dernier, à l'appel des syndicats CFDT, CFE-CGC, FO-Com, CFTC et SNRT-CGT, un rassemblement devant le siège social du groupe Suez, actionnaire majoritaire de l'entreprise.

Une délégation a été reçue par Christine Morin-Postel, l'actuelle DRH de Suez, qui laissera, fin mars, sa place au Belge Emmanuel Van Innis. Objectif de cette rencontre : obtenir des garanties sur le reclassement des salariés concernés par le plan de restructuration. Lequel prévoit un allègement de 35 % de la masse salariale, impliquant la suppression d'environ 400 postes. Si la direction de Noos privilégie des départs volontaires, les organisations syndicales réclament, de leur côté, des mesures de reclassement dans les filiales de Suez, via un plan de sauvegarde de l'emploi. « La direction de Suez nous a fait savoir que les chances de reclassement étaient minces. Selon elle, les qualifications des collaborateurs de Noos ne correspondent pas à celles en vigueur dans les autres entités du groupe », indique Henriette Leguyon, déléguée syndicale centrale CFDT de Noos.

Les organisations syndicales critiquent également la stratégie de Suez, qui a poussé Noos à investir et donc à s'endetter. Suez a, par ailleurs, présenté, le 9 janvier dernier, un plan d'action sur deux ans visant à améliorer sa productivité et à réduire sa dette grâce à des cessions d'actifs. « Nous souhaitons avoir une visibilité sur la politique que compte mener Suez, notamment pour les salariés qui resteront. Noos fera encore partie de Suez cette année, mais après, nous n'avons aucune certitude », affirme Henriette Leguyon.