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Sevelnord : une expérience en sursis

SANS | publié le : 18.02.2003 |

Sur le groupe de 36 demandeurs d'emploi bénéficiant du dispositif d'insertion "Defi", initialisé en juillet dernier par le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, avec cinq sociétés d'intérim, plusieurs organismes de formation (dont l'Afpa) et Sevelnord (fililale de PSA et de Fiat, spécialisée dans la production de monospaces), trois personnes ont déjà déclaré forfait et une quatrième, bientôt jugée pour vol de voiture, pourrait passer, sans transition, de la formation à la prison.

Ce contrat de qualification intérimaire de neuf mois, qui permet à des chômeurs de longue durée et à des jeunes de décrocher un diplôme de monteur automobile (certificat de qualification paritaire de la métallurgie n°110), est gan- gréné par l'absentéisme et la démotivation.

Public difficile

« Aujourd'hui, le public est beaucoup plus difficile. Les jeunes ont un comportement destructeur, s'alarme Jean-Claude Niedzela, du haut de ses dix ans d'expérience au centre Afpa de Douai-Cantin, comme formateur chargé des relations avec le secteur automobile. Ils ne sont pas venus pour avoir un diplôme, ils vivent au jour le jour, prennent la formation pour des vacances, détériorent le matériel, dorment en cours, quand ils ne restent pas couchés jusqu'à midi. Ils n'ont plus aucun repère, ne comprennent pas qu'ils sont indispensables au fonctionnement de l'usine, ne jouent pas le jeu du système de primes en cas d'amélioration de la productivité. »

Problèmes en hausse

Au sein de Sevelnord, on estime que 15 % de jeunes posent des "soucis comportementaux", alors qu'ils n'étaient que 5 % lors de la première expérience de partenariat avec l'Afpa, en 1993. A l'époque, l'enjeu était de taille puisque la formation, validée par un diplôme, débouchait sur un CDI.

Aujourd'hui, impossible de dire combien de stagiaires seront embauchés, leur avenir dépend du marché de l'automobile. Et de leur propre attitude aussi. « S'ils restent comme ils sont aujourd'hui, ils n'ont aucune perspective d'évolution dans l'entreprise », estime leur formateur. «Pour l'instant, la démarche est citoyenne. Mais l'expérience ne sera pas renouvelée si la partie comportementale et la motivation des candidats ne sont pas mieux verrouillées par l'ANPE », prévient Hervé Delattre, le DRH de Sevelnord. Il en va de la productivité et de la survie de l'entreprise.