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Les animateurs au coeur du dispositif

SANS | publié le : 18.02.2003 |

L'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) veut profiter de la réflexion qu'elle mène sur l'accompagnement des stagiaires à la citoyenneté pour réformer l'action de ses animateurs.

R éunis en forum les 21, 22 et 23 janvier derniers, les animateurs de l'Afpa étaient invités à se pencher sur la délicate question de l'accompagnement et de la formation à la citoyenneté de leurs stagiaires. L'organisme de formation est actuellement en pleine réflexion sur le rôle de ces personnels, chargés, à la différence des formateurs, du suivi socio-éducatif des stagiaires. Son directeur général doit remettre, en mars, un rapport au ministère des Affaires sociales sur le sujet. « Nous voulons dire au ministère que la formation technique ne sera pas suffisante pour faire acquérir à nos stagiaires les compétences comportementales dont certains manquent pour s'insérer dans l'entreprise, et que, si l'Etat veut rentabiliser son investissement, il nous faut entreprendre des actions complémentaires », explique Jean-Michel Vernet, responsable de la mission Bénéficiaires, en charge de l'animation socio-éducative. Selon ses estimations, environ 2 % des anciens stagiaires de l'Afpa perdent leur poste dans les six mois suivant leur embauche pour des raisons comportementales. Le forum du mois de janvier avait, entre autres, pour objectif de trouver des solutions pour faire baisser ce chiffre.

Première ligne

Avec plus de 144 000 personnes formées en 2001, les centres Afpa sont aux premières loges pour constater l'évolution des comportements de la population. Il ressort également de leurs observations que les stagiaires sont de plus en plus difficiles à gérer et que les phénomènes de violence sont en hausse. A tel point que l'Afpa a mis en place un observatoire de la violence au mois de juillet dernier. D'après les premières informations, les stagiaires sont violents entre eux et avec les formateurs, il s'agit essentiellement de violences verbales, les jeunes ne sont pas seuls en cause (les femmes jamais), et les stagiaires de niveau 5 sont les plus impliqués. Ces derniers sont précisément ceux dont le taux d'insertion après six mois est le plus faible.

Pour améliorer ce taux, l'idée de la direction est d'incurver la logique d'animation culturelle que poursuivent actuellement les animateurs vers une logique d'accompagnement pédagogique.

Concrètement, cela signifie saisir le prétexte d'une partie de cartes avec les stagiaires pour faire passer le message sur l'utilité de se conformer à des règles, en montrant, a contrario, l'impossibilité de faire une partie sans règles. Cela veut dire, aussi, profiter des réunions avec les délégués des stagiaires pour faire de la pédagogie, faire intervenir, dans les centres, des intervenants extérieurs comme la police, ou, à l'inverse, faire sortir les stagiaires des centres pour leur faire rencontrer des personnes extérieures, par exemple au cours de rencontres sportives.

Obligation de résultat

Parallèlement, les animateurs auront une obligation de résultats, afin que l'Afpa puisse « rendre des comptes à l'Etat », selon Jean-Michel Vernet. Les critères permettant de valoriser leur action en faveur de l'insertion des stagiaires ne sont qu'en cours d'élaboration, mais les animateurs ont démontré une forte résistance à l'idée que leur activité puisse se plier à des règles de rendement. Ils préfèrent, pour leur part, pointer les conditions de plus en plus difficiles dans lesquelles ils exercent leur métier.

AFPA

> Stagiaires : 93 810 demandeurs d'emploi ; et 50 595 salariés ont été formés par l'Afpa en 2001.

> Dépenses en 2000 : 910,8 millions d'euros.