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L'étoffe de l'authenticité

SANS | publié le : 04.02.2003 |

Quel plaisir de côtoyer des personnes authentiques. Elles vivent en toute simplicité, en accord avec elles-mêmes, sans besoin de se faire valoir, de séduire ou de jouer des rôles. A l'inverse des "mal dans leur peau" qui cherchent à dominer pour se persuader de leur valeur, ou des personnes peu confiantes, sans cesse en train de quémander des réassurances.

On devrait tous être doués pour l'authenticité. C'est effectivement l'attitude la plus naturelle et la moins fatigante. Mais elle requiert de la force. C'est notamment cette force que les sociétés modernes coupées de leurs sentiments ne possèdent plus. A défaut, on s'achète une puissance d'apparat, celle de la domination d'autrui, des jeux de pouvoir, des guerres. Triste tableau.

Développer son authenticité est pourtant à la portée de chacun. Cela commence par apprendre à se connaître, repérer ses moteurs intérieurs, identifier ses qualités uniques et ses vulnérabilités. Cela continue en faisant de la place pour des relations enrichissantes et des activités qui ont du sens. Celui qui a suffisamment de motifs de satisfaction dans sa vie n'éprouve plus le besoin de se composer un personnage.

Bien sûr, pourrait-on objecter, l'entreprise nous pousse sans cesse à jouer des rôles. Il est difficile d'y être sincère car le système attend de nous certains comportements d'efficacité et de maîtrise. On met donc sa personne "sous contrôle" pour correspondre au modèle. C'est vrai, mais l'excuse est trop facile. Car l'authenticité dépend essentiellement de nous. Nous sommes partout tentés de jouer des rôles : dans la famille, les cercles amicaux, la vie associative... sans parler de la vie politique. A nous de choisir si nous voulons "jouer" ou "vivre".

Pour ceux qui préfèrent vivre, un premier exercice consiste à ne plus se présenter à l'extérieur par son titre, sa fonction ou l'organisation dont on fait partie mais par ce que l'on aime. Au lieu de « Je suis directeur de la formation dans telle entreprise », préférer dire, par exemple, « J'incite les salariés à développer leurs compétences ». Autre possibilité : parler de ses passions ou d'un projet futur. « J'ai découvert la voile et j'ai le projet de faire les îles grecques en bateau ». Essayez. Déroutant au début, l'exercice s'avère passionnant.

Deuxième piste : être honnête avec ses sentiments. La réaction d'un collaborateur vous a touché ? Osez reconnaître que vous êtes en colère, blessé ou déçu plutôt que de dissimuler par bravade vos vraies émotions. Les seuls sentiments négatifs sont ceux que l'on nie. Ils nous rongent à notre insu, drainent notre énergie et empoisonnent la vie de notre entourage.

Au lieu de tricher et de prétendre, pourquoi ne pas donner sa chance à l'authenticité ?

Meryem Le Saget est conseil en entreprise, à Paris.

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