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Les cabinets de recrutement diversifient leur activité

SANS | publié le : 04.02.2003 |

Les cabinets de recrutement cherchent de nouveaux relais de croissance en grignotant des parts de marché sur le conseil RH.

Comme les sociétés d'intérim, les chasseurs de têtes s'essaient à l'offre globale RH en proposant différents services à leurs interlocuteurs : évaluation, sélection d'équipes dirigeantes, audit d'organisation, de structures... Cette activité représente 25 % du chiffre d'affaires de Mercuri Urval, 12 % chez Boyden (contre 8 % à 10 %), près de 35 % du chiffre d'affaires de Michael Page (contre 12 % l'an dernier) et même 50 % chez Raymond Poulain Consultants, l'un des pionniers de la démarche.

Antidote à la crise

D'après une étude réalisée par Syntec recrutement*, 50 % des chasseurs de têtes interrogés proposent, désormais, des actions de formation au recrutement et à l'évaluation des collaborateurs. Une majorité d'entre eux élargissent leurs compétences au coaching individuel (58 %), au coaching d'équipe (30 %) et 25 % à l'outplacement. La gestion des compétences gagne aussi du terrain : 60 % des professionnels interrogés réalisent des bilans d'évaluation dans le cadre de la mobilité interne, 52 % proposent des audits d'optimisation des systèmes d'évaluation, et un tiers font de la GPEC. Ce sont les PME/PMI qui sont les plus intéressées par cette offre globale.

Cette diversification constitue pour certains un antidote à la crise. Mais elle n'est pas sans rapport avec les futurs départs à la retraite. « En raison du gel actuel des recrutements externes, les entreprises nous demandent d'évaluer leurs viviers internes pour détecter de nouveaux potentiels. C'est aussi un moyen de se prémunir contre le papy-boom et les prochaines pénuries de main-d'oeuvre », commente Hubert l'Hoste, directeur général de Mercuri Urval.

Crédibilité à défendre

Plusieurs critiques guettent toutefois les professionnels, en l'occurrence l'impartialité et le manque d'éthique. Tel recruteur pourrait ainsi être tenté de tronquer des audits d'évaluation de salariés pour amener l'entreprise à recruter en externe. Tel outplaceur pourrait chercher, grâce à ses missions de recrutement, à replacer des candidats ne disposant pas de toutes les qualifications requises pour le poste demandé. La suspicion est facile. Des reproches, toutefois, écartés par Raymond Poulain, Pdg du cabinet du même nom et président de la commission diversification au Syntec recrutement : « Notre crédibilité passe par la qualité de nos prestations et notre déontologie. Quoi qu'il en soit, au bout du compte, c'est toujours l'entreprise qui prend la décision finale et non le recruteur. »

Un mot d'ordre semble, néanmoins, se dégager, la prudence. Comme le résume Alain Gavand, Pdg du cabinet Gavand Consultants : « Il ne faut pas changer de métier, au risque, sinon, de brouiller notre image. » Une démarche qui pourrait, de fait, se révéler préjudiciable à l'heure de la reprise.

* Parmi les 140 cabinets du Syntec, 72 ont répondu.

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