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Distinguer revitalisation et réindustrialisation

SANS | publié le : 04.02.2003 |

La mission Viet devra préciser les modalités d'application de l'obligation légale de réactivation des bassins d'emploi créée par la LMS.

L es "contrats de territoire" promis par Jean-Pierre Raffarin restent encore flous, notamment quant à l'implication des entreprises en restructuration. Pourtant, le rapport de Claude Viet, à la tête de la Mission interministérielle sur les mutations économiques (Mime), le souligne : la revitalisation des bassins d'emploi « concerne au premier chef l'entreprise, qui doit {y} participer selon ses possibilités et la réglementation en la matière, notamment celle prévue par l'article 118 de la loi de modernisation sociale ». Cette disposition prévoit que les groupes de plus de 1 000 salariés qui ferment un site signent, avec le préfet, une convention prévoyant des actions de réactivation ainsi que leur contrepartie financière. Pour Claude Viet, « il est urgent de définir concrètement les conditions d'application » de cette mesure.

Implication des grands groupes

Pour nombre d'observateurs, cette obligation nouvelle ne devrait pourtant pas apporter de réelle amélioration, dans la mesure où les grands groupes s'impliquent déjà dans la reconversion des sites qu'ils ferment. A l'image de Danone qui, à l'occasion de l'annonce de la fermeture anticipée des usines Lu, a rappelé qu'il avait conclu un "accord de réindustrialisation" pour chaque site fermé, l'engageant à créer 2 200 emplois à l'horizon 2005. D'ores et déjà, l'arrivée d'un centre d'appels à Calais et celle d'un centre commercial à Evry sont prévues.

Quant à Arcelor, qui vient d'annoncer la fermeture, sur plusieurs années, de six hauts-fourneaux européens, sa politique est, depuis longtemps, « d'anticiper les évolutions qui devront se faire, par un accompagnement à la réindustrialisation et la préparation du personnel à un éventuel reclassement », rappelle Daniel Soury-Lavergne, directeur général adjoint de Sollac Atlantique, qui mène actuellement un plan de ce type.

Diversification

« Il faut distinguer revitalisation et réindustrialisation, souligne Dominique Thierry, vice-président de Développement & Emploi, à l'origine du dispositif Alizé (Actions locales inter entreprises en zones d'emploi) : la première suppose plutôt une action anticipatrice et continue, visant à diversifier, de manière endogène, le tissu économique des PME-PMI. Tandis que la seconde a lieu à chaud, a pour objectif de recréer des emplois sur le site même de l'usine, et se traduit souvent par l'arrivée d'entreprises extérieures, dont le risque est de les voir repartir dès les primes empochées. »