logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Des lendemains qui déchantent

SANS | publié le : 04.02.2003 |

Interactivité limitée, impossibilité de se constituer des fichiers uniques, crainte des syndicats que l'on empiète sur leur territoire... Les intranets confédéraux n'en sont qu'à leurs prémices que, déjà, les difficultés commencent.

Comme les entreprises, les confédérations attendent de leur intranet qu'il améliore leur gestion courante et qu'il leur fasse réaliser des économies : remontée des résultats aux élections par voie électronique, passage du journal confédéral papier à son équivalent électronique, gestion des cotisations...

Outils du militant

Pour l'heure, ces intranets sont surtout informatifs. Celui de la CFTC, par exemple, donne accès aux outils du militant (tracts, gadgets, affiches, études, logos...) et à une liste de programmes de formation. Mais on ne trouve pratiquement pas d'interactivité. La campagne des prud'homales aurait dû faire de cet intranet un lieu d'échanges de bonnes pratiques entre les structures. « Mais cela n'a pas fonctionné, c'est la confédération qui a alimenté les forums », reconnaît Jean-François Vanneste, vice-président confédéral.

La CFE-CGC, de son côté, a volontairement réduit les possibilités de l'outil. Les 5 000 délégués syndicaux ne peuvent plus, désormais, échanger de mails, « pour éviter les envois intempestifs non contrôlés », débouchant parfois sur des « règlements de compte », explique Claude Cambus, vice-président délégué. Ils doivent maintenant passer par le webmestre : la décentralisation de l'accès à l'information a ses limites.

En jeu, le fichier des adhérents

Surtout, l'interactivité sera limitée par l'impossibilité dans laquelle se trouvent les confédérations de constituer un annuaire unique, première pierre d'un intranet intégré. En jeu : le fichier des adhérents. « Les adresses existent au niveau local, la difficulté est de les faire remonter au niveau confédéral. Créer un fichier unique suppose d'abord de savoir à qui appartient le fichier des adhérents », observe Yves Lasfargue, consultant et animateur d'un site de référence sur les intranets sociaux. Question primordiale puisqu'elle touche également celle des cotisations.

A la CGT, elle a donné lieu à de simples « discussions », selon Michel Doneddu, secrétaire confédéral, responsable de la communication informatique confédérée. Pour l'heure, le sujet semble avoir été tranché : le fichier des adhérents appartient aux syndicats. Cela signifie que coexisteront un annuaire confédéral, comprenant les références des permanents et des délégués, et de multiples annuaires d'adhérents gérés par les syndicats.

"Cogiciel"

C'est la limite que rencontrera l'intranet de la CGT, dont l'intégration semble la plus poussée. La confédération annonce que 95 % de ses unions départementales (UD) et les 2/3 de ses fédérations professionnelles ont déjà adopté son "cogiciel". Pour 2003, son objectif est de l'installer dans les 3 000 plus importants syndicats (la confédération en compte 20 000) représentant 80 % des syndiqués. Les syndicats les plus petits, n'ayant pas les moyens d'installer le logiciel, seront rattachés à leur UD.