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Un plan réussi dans un marché chahuté

SANS | publié le : 28.01.2003 |

Thales Un plan réussi dans un marché chahuté Avec une augmentation de capital réservée, en décembre dernier, malgré un contexte boursier incertain, Thales a conforté son actionnariat salarié. Grâce à la forte implication des salariés dans le devenir de leur entreprise, et grâce à un mécanisme de financement à effet de levier.

D rôle de saison pour un plan d'actionnariat salarié. En décembre dernier, dans un marché chahuté, Thales offrait à ses personnels d'acquérir 2,4 % supplémentaire du capital de leur entreprise, passant ainsi de 2,4 % à 4,8 %. « Nous avons surveillé le cours du titre pendant toute l'opération, explique Brigitte Bouquot, secrétaire générale adjointe du groupe. S'il avait trop baissé, tout aurait pu être stoppé. »

Cette augmentation du capital, décidée dès 2001 en conseil d'administration, et soumise à l'examen de la commission des participations et transferts, dans la mesure où elle dilue, entre autres, la part de l'Etat, avait surtout une forte dimension politique et juridique. Cette troisième tranche d'ouverture du capital était, par ailleurs, la première réalisée en propre par le groupe Thales, et qui ne correspondait pas à un désengagement de l'Etat.

La stratégie avant tout

« Nous n'avons pas le nez sur le CAC 40, mais sur la stratégie, résume, de son côté, Philippe Lepinay, président de l'Apat (Association du personnel actionnaire de Thales). Nous sommes très attentifs à la future composition du capital. » De fait, le pacte d'actionnaires de la société arrive à terme en juin. Au-delà, les salariés actionnaires et leurs représentants s'opposeront à un démantèlement de l'entreprise et plaideront pour une restructuration de l'électronique de défense autour de Thales. Ainsi, dans une société qui compte 54 % de cadres et ingénieurs, l'actionnariat salarié est un moyen de devenir un "citizen Thales", selon le mot de Philippe Lepinay.

Avec 4,8 % de capital détenus, les salariés s'approchent, par exemple, du niveau de participation de Dassault dans le groupe (5,7 %). Et les actionnaires salariés disposent d'un représentant parmi les membres du conseil d'administration.

Pour cette opération, Thales a proposé deux formules à ses salariés : avec ou sans effet de levier. Dans les deux cas, on retrouve la classique décote de 20 % et le blocage de cinq ans sur le plan d'épargne groupe, permettant l'optimisation fiscale. Pour les salariés ayant les moins fortes capacités d'épargne, la direction a, en outre, proposé un dispositif d'effet de levier.

Attractif pour tous

« Nous avons voulu que cette ouverture de capital soit attractive pour tous, explique Brigitte Bouquot, alors que le marché est imprévisible en ce moment. » L'effet de levier avec garantie de l'apport personnel permettait ainsi de rassurer. « Pour une part de FCP acquise par le salarié, neuf parts supplémentaires sont souscrites par la banque, détaille René Vérot, responsable de l'actionnariat salarié de Thales. Au bout des cinq ans, si l'action a performé, la plus-value sera partagée avec la banque, à raison de 72 % pour l'actionnaire. » Détail important, les droits de vote attachés à la totalité des actions souscrites reviennent au salarié-actionnaire. Entre cette formule, sur souscrite, et le dispositif classique, 4,2 millions de nouvelles actions ont été vendues aux salariés

Refonte des dispositifs d'épargne

D'autre part, Thales a choisi de refondre l'ensemble de ses dispositifs d'épargne salariale, que les acquisitions avaient rendu hétérogènes. « Le coeur du nouveau plan d'épargne groupe est l'actionnariat salarié, signale René Vérot, avec, par ailleurs, plusieurs autres fonds au profil de gestion différencié. » Ainsi, l'intéressement peut être investi dans ce fonds actionnarial. Mais les opérations d'ouverture du capital, que la direction compte poursuivre sur un rythme pluriannuel, pour assurer un actionnariat salarié correspondant à 5 % ou 10 % du capital, resteront plus avantageuses. Car Thales veut jouer la prudence et éviter d'orienter l'épargne de ses salariés. Ainsi, elle fait partie des rares sociétés à ne pas abonder préférentiellement le fonds dédié.

THALES

> Effectifs : 65 000 salariés.

> Chiffre d'affaires : 10,3 milliards d'euros, en 2001.