logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La pionniè re maintient le cap

SANS | publié le : 28.01.2003 |

Steria La pionniè re maintient le cap Malgré un actionnariat salarié très développé, la baisse importante du cours de l'action Steria a eu un impact social limité dans l'entreprise. La direction affirme la pertinence de son modèle.

P ionnière de l'actionnariat salarié, Steria fait partie de ces rares sociétés dont une part importante du capital (environ 30 %) appartient à un nombre élevé de salariés : 6 sur 10 en France. Elle fait aussi partie de la cohorte des SSII dont la valeur des actions a chuté depuis deux ans : - 60 % environ en 2002.

Impact social

Pourtant, l'impact social de cette dégringolade semble limité. Peu de salariés ont, en effet, vu leur capital initial entamé. Selon les calculs de la direction, seuls ceux qui ont acheté après 2000 seraient perdants s'ils vendaient. La décote de 20 % et l'abondement (25 % jusqu'à 1 500 euros, puis 10 % au-delà, avec un plafond d'abondement à 1 100 euros), proposés dans le cadre du PEE, ont permis d'absorber une partie de la chute. Alors que le fonds commun de placement (FCP), presque uniquement investi en actions Steria, avait recueilli 7,7 millions d'euros en 2001 (9,9 millions en 2000), il n'a pas été rouvert en 2002, « pour ne pas faire prendre de risques aux salariés », selon la direction. En fait, plus que la chute des cours, c'est l'entrée de la société en Bourse, en 1999, qui a eu des conséquences sociales. Pour ce syndicaliste de Steria, qui préfère garder l'anonymat, cette date a marqué le début de la « détérioration des conditions de travail et des salaires au profit de la rentabilité ».

Claude Lacour, directeur général adjoint, reconnaît également des effets à cette introduction. « Pendant un moment, certains ont pu se croire millionnaires », se souvient-il. Corrélativement, la valeur du patrimoine de chacun est devenue beaucoup plus lisible. « Cela ne peut pas ne pas changer les comportements, admet-il, mais les fluctuations de la Bourse n'influencent pas notre gestion des ressources humaines. »

Modèle pertinent

Malgré les vicissitudes de la cotation, l'entreprise maintient donc la pertinence du modèle du salarié-actionnaire-entrepreneur, qui prend sa part dans la gestion de l'entreprise, mais aussi sa part du risque. « Nous ne construisons pas notre PEE dans la seule perspective de constitution d'une épargne, au sens d'un assureur, mais pour faire participer les salariés-actionnaires-entrepreneurs aux choix stratégiques de l'entreprise », poursuit Claude Lacour. Il cite, notamment, le cas du rachat d'Integris Europe (activité informatique de Bull Europe), en 2001, au cours duquel « les administrateurs extérieurs ont dit "oui" en suivant les salariés actionnaires ».

Un scénario que remet en cause le même syndicaliste. Pour lui, la participation réelle des salariés ne correspond pas à ce qu'en annonce la direction : « C'est un abus de langage de parler d'actionnariat salarié dans le cas de l'actionnariat via un fonds commun de placement, dans lequel les fonds sont bloqués et qui ne donne pas un droit de vote individuel au salarié, ni l'accès à l'assemblée générale des actionnaires. » Selon lui, seule une évolution de la législation sur l'épargne salariale peut faire évoluer les pratiques.

STERIA

> Effectifs : 4 400 (France), 9 000 (monde).

> Chiffre d'affaires : 509 millions d'euros, en 2001.