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Premier bilan positif dans le textile choletais

SANS | publié le : 21.01.2003 |

Lancée en mai 2000 pour limiter les conséquences de la crise de la chaussure dans le Choletais, la plate-forme de reconversion des industries de la mode a permis à près d'un licencié sur deux de retrouver un emploi. La branche habillement de la CFDT souhaite l'élargissement du dispositif à l'ensemble de la région des Pays de la Loire.

Elle pourrait faire école. Lancée il y a près de deux ans, à l'initiative du sous-préfet du Maine-et-Loire, au lendemain de la disparition des fabricants de chaussures GEP-La Fourmi, la plate-forme de reconversion des industries de la mode a, depuis, accompagné le reclassement de 1 384 personnes (groupe Polygone, Pindière, Sacair, Sitac, Marie-Jeanne Confection...). « Il ne s'agissait pas de se substituer aux cellules de reclassement, mais plutôt de les accompagner, de les appuyer en validant ou non des projets, en leur apportant les moyens techniques et financiers nécessaires. En aucun cas, il ne s'agissait de remplir des stages. Preuve que notre méthode est la bonne, 87 % des gens disposent d'un emploi pérenne, 10 % occupent des CDD qui devraient se transformer en CDI. Seuls 3 %, issus de postes administratifs, malgré une remise à niveau, se heurtent à une concurrence plus importante sur le marché de l'emploi », observe Pierre Emeriau, délégué ANPE, chargé de l'animation de la plateforme, en collaboration avec l'Afpa de Cholet.

485 personnes en CDI

Plus concrètement, 485 personnes sont aujourd'hui en CDI ; 142 ont fait valoir un congé parental, une Allocation équivalent retraite (AER) ou une Allocation chômeurs âgés (Aca) ; 33 personnes ont été acceptées pour une formation longue de un à deux ans, débouchant sur un emploi ; 51 disposent d'un CDD de plus de six mois. « Une solution qui précède souvent un CDI », assure Pierre Emeriau. Et 361 sont employées en intérim ou en CDD de moins de six mois. « Par choix, car c'est une population dynamique qui ne nous pose pas de problème », ajoute-t-il.

Des métiers "masculins"

Parmi les 485 CDI signés, de 40 à 60 postes ont été obtenus dans le secteur de la maroquinerie et de la chaussure. Les autres se sont orientés vers le transport et la manutention, le secteur sanitaire et social, la mécanique générale, la plasturgie et la menuiserie industrielle. Des métiers dits "masculins" dont deux tiers des postes ont été occupés par des femmes. Reste un peu plus de 300 personnes, dont la moitié "galèrent" à trouver un poste. L'autre moitié provient du plan social de la Sacair, mis en place en octobre dernier. Si la conjoncture n'a pas aidé au reclassement, les responsables de la plate-forme, financée par l'Etat, le conseil régional des Pays de la Loire et le département du Maine-et-Loire (1), se réjouissent des résultats encourageants. Et fait des envieux. Concentrée sur le Choletais, la plate-forme n'a pu intervenir pour des plans sociaux en Ven- dée. D'où la demande de la branche habillement-cuir-textile (Hacuitex) du syndicat CFDT, qui souhaite l'élargissement du dispositif à l'ensemble des cinq départements des Pays de la Loire. « Un dispositif qui réunit la direction régionale du travail, les collectivités, les organisations patronales et syndicales... et qui intervient soit en amont (veille économique, formation dans les entreprises...) ou en aval, au niveau de la reconversion, comme cela a pu être fait avec la cellule des Vosges ou l'association Action dans l'Aube », indique Jean-Claude Hazouard, secrétaire fédéral d'Hacuitex, qui élabore des programmes similaires en Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Lorraine et Champagne-Ardenne. « Car, si 25 000 emplois ont été perdus en France au cours des trois dernières années dans la filière habillement cuir-textile (2), Rhône-Alpes compte encore 40 000 emplois, le Nord 35 000, et les Pays de la Loire 30 000, où l'on fabrique 40 % des chaussures produites en France. »

« Peu importe la structure, pourvu que l'on garde la souplesse des antennes locales », conseille l'animateur de la plate-forme du Choletais.

(1) Depuis le début, hors formations conventionnées, la région a apporté une contribution financière de 482 000 euros. Le département participe à la mobilité des salariés (de 60 à 90 euros par mois pendant six mois).

(2) Elle emploie de 280 000 à 300 000 salariés en France.

REPERES

Le bilan (octobre 2002)

Personnes à reclasser 1 384

CDI ou création d'entreprise 485

Situations particulières (congé parental, mesures d'âge...) 142

Formation longue : 33

CDD de plus de six mois 51

CDD de moins de six mois ou intérim 361

Sans solution 312

L'essentiel

1 Lancée par la CFDT, la plate-forme de reconversion des industries de la mode a, depuis sa création, en 2000, accompagné 1384 personnes.

2 87 % des gens disposent aujourd'hui d'un emploi pérenne, 10 % occupent des CDD qui devraient se transformer en CDI. Seuls 3 %, issus de postes administratifs, ont plus de mal à se réinsérer.

3 Face à ces bons résultats, la CFDT demande l'élargissement de cette plate-forme, financée par l'Etat, le conseil régional des Pays de la Loire et le département du Maine-et-Loire, à l'ensemble des cinq départements de la région.

Trois missions pour la cellule veille emploi

Le textile français a connu, en 2002, une vague sans précédent de licenciements et de fermetures d'usine, qui pourrait encore s'aggraver en 2003. Olympia, Lejaby, Doré-doré, Rouleau-Guichard, Vestra, Charles Jourdan... Toutes ces entreprises sont touchées, laissant de côté des ouvriers et des ouvrières souvent âgés et peu qualifiés. « Depuis un an, on est sur un rythme de 1 500 suppressions d'emploi par mois, soit quelque 17 000 dans l'année pour encore 269 999 salariés au total dans ce secteur », selon la CGT textile. Face à cette hémorragie, le secteur est l'un des précurseurs des cellules veille emploi, décidées par le gouvernement, pour accompagner les restructurations dans les bassins d'emploi déterminés, à destination des salariés des PME qui ne bénéficient pas d'un "vrai plan social".

A la tête de cette mission : laude Viet, ancien directeur général de La Poste, nommé par le gouvernement, à l'automne dernier, pour initier une démarche collective, tant au niveau local que national. Trois missions lui ont été assignées : anticiper les mutations économiques, coordonner les interventions locales et expérimenter des solutions innovantes. Claude Viet travaillera « en étroite relation avec les partenaires sociaux et avec les acteurs de terrain ». Un dispositif, déjà testé par François Fillon, alors président du conseil régional des Pays de la Loire, avant sa nomination au gouvernement.

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