Les partenaires sociaux de la branche des services de l'automobile (93 000 entreprises et 430 000 salariés) ont conclu, le 6 décembre 2002, un accord de branche qui redéfinit les qualifications professionnelles, et qui institue un dispositif de classification accompagné d'une nouvelle grille salariale pour l'ensemble des catégories professionnelles. Un avenant (n° 35) à la convention collective nationale a ainsi été ratifié par le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) et les autres organisations patronales, d'une part, et par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC et FO, d'autre part.

« La pénurie quantitative et qualitative de personnel fait partie des difficultés majeures auxquelles sont confrontées les 18 professions de l'automobile représentées par le CNPA, explique Roland Gardin, son président national. Ce constat s'explique par deux causes principales : l'évolution très rapide des technologies de l'automobile a généré un besoin important d'une requalification permanente des salariés en place ; et le manque de visibilité sur les métiers a créé un déficit d'attractivité des professions de l'automobile, en particulier auprès des jeunes. Malgré l'accord-cadre, conclu en octobre 2000, entre le CNPA et le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, les problèmes de fond demeurent. Ils se sont même accentués avec la mise en place des 35 heures dans les entreprises de 20 salariés et moins. »

Face à cette situation, depuis dix-sept mois, une réflexion paritaire de fond a été engagée, qui a abouti à l'accord du 6 décembre. Cet accord, qui devra être mis en oeuvre par toutes les entreprises au 1er juin 2003, comporte : un avenant modifiant le classement des salariés ; un accord sur les salaires minima ; un répertoire des 80 qualifications de branche identifiées et un répertoire des cer- tifications (titres et diplômes) reconnues par la branche.

« Une véritable cartographie des métiers et filières des services de l'automobile a ainsi été construite, poursuit le CNPA. L'objectif de ce dispositif est de conduire les entreprises et les salariés dans un processus gagnant-gagnant : valorisation des compétences, lisibilité des filières professionnelles, fidélisation du personnel qualifié, contribution aux efforts réalisés pour offrir aux consommateurs un service de qualité. »

Les partenaires sociaux ont convenu de poursuivre leurs réflexions en 2003, en vue d'adapter les diplômes existants aux qualifications professionnelles redéfinies par cet avenant, d'en créer dans les filières qui en sont encore dépourvues, et de mettre en place une Validation des acquis de l'expérience professionnelle.