A Lille, la cellule globale de reclassement vient en complément des dispositifs traditionnels d'outplacement collectif. Un dispositif inspiré de l'accompagnement mené à la Lainière de Roubaix, en 1999.
Selon l'Union des industries textiles (IUT), 2 000 licenciements devraient être prononcés dans les douze prochains mois dans la région Nord-Pas-de-Calais, berceau de cette industrie. Dans l'arrondissement de Lille (qui inclus Roubaix, Tourcoing et Armentières), près de 600 personnes seront directement visées, d'ici à six mois, par des mesures de licenciement collectif. Sans vouloir sous-estimer le travail des futures cellules de reclassement, mises sur pied par les entreprises concernées, les pouvoirs publics savent déjà les difficultés qu'elles rencontreront. « On sait, par expérience, que l'âge moyen est élevé (48 ans en moyenne) et qu'à peine 40 % des gens auront retrouvé un emploi dans l'année qui suit leur licenciement », note Philippe Dole, directeur départemental du travail.
Anticipant la situation, une table ronde, à laquelle participaient les représentants syndicaux, s'est tenue, le 29 novembre 2002, à la préfecture, pour entériner la création d'une cellule globale de reclassement pour les salariés de l'industrie textile récemment licenciés. Officiellement en place depuis le 9 janvier, les prestations liées à ce dispositif bénéficieront à n'importe quel salarié du secteur, après la fermeture de la cellule de reclassement, indépendamment de l'entreprise où il travaillait. Dans ses grandes lignes, ce "dispositif d'appui au reclassement" reprend à son compte les recettes élaborées à l'occasion de l'accompagnement à long terme, mené par les pouvoirs publics après la fermeture de la Lainière de Roubaix, en décembre 1999. « A la fermeture de la cellule de reclassement (après un an), moins de la moitié des personnes avaient retrouvé un emploi en entreprise. Quinze mois plus tard, le dispositif d'appui, alors mis en place par la DDTEFP, avec le concours de l'ANPE et de l'Afpa, avait permis de faire grimper ce taux à 85 % », rappelle Philippe Dole. Outre les prestations traditionnelles d'aide à la recherche d'emploi (collecte d'offres, formation, etc.), la cellule de reclassement globale innove en inaugurant un processus diplômant à partir de la Validation des acquis de l'expérience (VAE) et par la création d'un poste de "référent social" ayant pour vocation de prévenir l'exclusion des personnes en difficulté.
