logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Les syndicats examinent les systèmes européens

SANS | publié le : 21.01.2003 |

Syndicalistes français et européens se sont réunis en colloque, le 17 janvier, pour partager leurs différentes expériences de la réforme des retraites et trouver des solutions.

«Les retraites sont un problème social avec des implications financières et non l'inverse. » Béatrice Hertogs, de la CES, a donné le ton du colloque "Retraite : les réformes en Europe, les syndicats face aux réformes", organisé à Paris le 17 janvier dernier.

Alors que la consultation sur la réforme des retraites en France est entrée dans sa phase active, la CFDT, la CGT, la CFTC, l'Unsa et la FSU ont eu l'idée d'aller voir les systèmes de retraite en Italie, en Espagne, en Belgique, en Allemagne et en Suède. Comme en France, l'équilibre financier des retraites par répartition de nos voisins est menacé par le vieillissement de la population. Mais ces pays ont entamé des réformes qui constituent un capital d'expériences.

Retraite d'entreprise

Si les retraites par capitalisation avancent, c'est à petits pas. L'Allemagne développe une retraite d'entreprise financée par un prélèvement de 2 % du salaire brut, actuellement (8 % en 2008), volontaire, « mais qui tend, de plus en plus, à devenir obligatoire, car relevant de négociations de branche », selon Laurent Vernière, de la Caisse des dépôts et consignations. L'Espagne et la Belgique se sont, comme la France, dotées de "fonds de réserve". Sur cette question, les syndicats adoptent une ligne commune : l'objectif numéro un est la préservation du système par répartition, condition pour accepter la création d'un étage de capitalisation.

La tendance est au recul de l'âge légal de départ, qui converge autour de 65 ans, et au développement de la retraite "à la carte". C'est le cas de la Suède, qui a fixé les limites minimales et maximales de départ à 61 ans et 67 ans, avec un système de surcote et de décote. C'est aussi celui de l'Espagne.

Cependant, ont fait remarquer les syndicats, ces différentes évolutions ne résolvent pas le problème du taux d'activité, dont la faiblesse transforme l'âge légal de départ en une limite théorique. « Or, on ne peut pas élever l'âge du départ à la retraite si on ne réforme pas en même temps les amortisseurs sociaux », tels que les préretraites, a constaté un représentant de la CISL (Italie).

Baisse des pensions

La baisse des pensions reste l'exception. Les syndicats européens ayant fait du taux de remplacement un axe central de leurs revendications. C'est pourtant une mesure adoptée en Allemagne, où le taux de remplacement des retraites est passé de 70 % à 67 % (64 % dans le public).

Enfin, sur la méthode, les réformes ont été progressives (entre 1992 et 2001 en Allemagne) et soutenues par un consensus politique.