Thierry Breton, président de France Télécom, n'aura pas mis longtemps à délivrer son diagnostic sur l'état de santé des multiples filiales de l'opérateur. Et le couperet commence à tomber. Le 16 janvier, ce sont les salariés d'EGT, spécialisée dans la vente de matériels pour les fax et la visioconférence, qui manifestaient devant le siège social, à Asnières (92). Motif : un plan social prévoyant le départ de 314 salariés sur 611.

Autre filiale dans la ligne de mire de Thierry Breton : Wanadoo. Le fournisseur d'accès à Internet, qui vient pourtant de dégager le premier bénéfice de son histoire, pourrait se séparer d'une centaine de salariés, réunis au sein de Wanadoo SA et de Wanadoo Portail. Selon Sud-PTT, 148 emplois seraient menacés, soit 28 % de l'effectif (534 personnes). Un chiffre démenti par la direction de France Télécom, selon laquelle le périmètre du plan de sauvegarde de l'emploi concerne moins de 120 personnes.

« La stratégie de Thierry Breton est de rapatrier les activités rentables des filiales vers la maison mère, céder ou fermer celles qui ne dégagent pas de profits. Certains salariés se voient proposer des reclassements, mais ils ne suffiront pas à sauver tous les emplois », s'inquiète Bernard Devred, responsable des filiales de France Télécom à la fédération télécom de FO.

Ainsi, parmi les 427 salariés de France Télécom e-business, dont les activités ont été transférées vers la maison mère le 31 décembre 2002, 50 % d'entre eux n'auraient toujours pas été repris. « Certains emplois sont gelés tant que la réorganisation du groupe n'est pas finalisée. La situation n'est que temporaire », explique-t-on chez France Télécom. La liste des restructurations pourrait toutefois s'allonger ; les entreprises GlobeCast et Cofratel étant, selon FO, dans le collimateur.