Créée en 1 749 sous le nom de verrerie royale de Givors, VMC a ensuite été le berceau, à la fin du XIXe siècle, de l'empire Danone (qui détient encore 44 % de BSN-Glasspack). Et représentait, avec ses 317 salariés, la dernière entreprise industrielle de la commune. C'est pourquoi l'annonce, en avril 2001, de sa fermeture, avait largement mobilisé élus locaux et représentants du personnel. En octobre suivant, 15 500 habitants avaient, en outre, voté en faveur des propositions alternatives à la restructuration, élaborées par l'intersyndicale CGT-CFDT et le comité de soutien local (voir Entreprise & Carrières n° 598, du 20 novembre 2001).

« En février 2002, lorsque l'administration du travail a dressé un constat de carence sur le plan de sauvegarde de l'emploi, et que la direction a dû proposer un plan plus ambitieux, nous avons compris que nous avions épuisé les voies de recours, se souvient Robert Cognet, délégué syndical central CFDT. Nous avons alors changé de stratégie syndicale, en mettant notre priorité sur le reclassement et la réindustrialisation. » Ils négocient avec la direction un plan de sauvegarde de l'emploi, qui met l'accent sur le reclassement interne : plus de 100 postes, notamment sur les sites de Veauche (Loire) et de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) sont proposés, ainsi que des aides à la mobilité.

Pour les autres, une antenne-emploi, pilotée par le cabinet BPI, doit fonctionner jusqu'en août 2003. Enfin, les plus de 55 ans bénéficient de mesures d'âge. Parallèlement, BSN-Glasspack signe avec l'Etat une convention de réactivation du bassin d'emploi, par laquelle le groupe s'engage à créer 200 nouveaux emplois.

Le PSE entre en application en avril 2002. Dix mois plus tard, alors que l'usine a éteint, le 15 janvier, son dernier four, les résultats sont là. La direction annonce un taux de reclassement de 85 %. Un chiffre que Robert Cognet juge même en deçà de la réalité, puisque lui-même ne décompte plus qu'une vingtaine de salariés sans solution.

Près de 35 % des salariés ont fait le choix de la mobilité géographique, tandis qu'un quart ont bénéficié de préretraites. Un autre quart a trouvé un reclassement externe, dont 80 % de CDI. Les consultants de BPI accompagneront les autres dans leur recherche d'emploi, externe ou interne (d'autres postes sont disponibles), pendant encore huit mois. Les aides financières proposées par BSN-Glasspack ont également permis la création de 28 emplois locaux, tandis que l'entreprise lyonnaise d'ingénierie et conseil en réseaux télécoms MGFil (65 personnes et 100 à terme) vient d'annoncer son installation.

Le bilan du PSE

Postes supprimés 317

Mobilités internes 110

Reclassements externes 71

Mesures d'âge 82

Emplois créés locaux 28