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SANS

Passage obligé

SANS | publié le : 07.01.2003 |

Les pigistes, journalistes rémunérés à la commande, sont présents dans la plupart des entreprises de presse. Une situation précaire, mais qui reste la voie la plus commune pour entrer dans la profession.

N i contrat de travail, ni horaires : les pigistes occupent une place prépondérante dans la plupart des entreprises de presse, que ce soit la presse écrite, la radio ou la télévision (jusqu'à 20 % des effectifs, sans compter ceux transformés en intermitents du spectacle).

En 2002, 34 227 journalistes étaient détenteurs de la carte de presse, dont 5 871 pigistes. Salariés précaires pour les uns, travailleurs flexibles pour les autres, la pige est pourtant la meilleure porte d'entrée dans la profession.

Paiement au feuillet

Particularités : ces rédacteurs, sorte d'intérimaires de la presse, sont payés au feuillet ou à la page, c'est-à-dire à la longueur des articles qu'ils écrivent. Toutefois, plusieurs dérives sont pointées du doigt : « La loi existe, mais le problème est son application, résume, ainsi, le SNJ (Syndicat national des journalistes), majoritaire dans la profession. On constate souvent l'absence de 13e mois, de congés payés et de la prise en compte de l'ancienneté dans la rémunération des pigistes. » Pis : certains employeurs paient ces salariés en Agessa, le régime de Sécurité sociale des artistes et des auteurs d'oeuvres littéraires, musicales... Une façon, pour l'entreprise, de faire des économies de charges sociales.

Garantie de rémunération

Quelques avancées existent, cependant, pour améliorer le sort de ces salariés. Bayard Presse a, ainsi, ouvert la voie, l'an dernier, en signant un accord prévoyant une garantie de rémunération aux pigistes réguliers, à savoir 80 % du salaire obtenu sur douze mois pour les douze mois suivants. S'y ajoutent le complément, par l'entreprise, de l'indemnité maladie ou de maternité versée par la Sécurité sociale sur la base des salaires de l'année écoulée et des indemnités de congés étendues de cinq semaines à sept semaines et demie.

De fait, d'une manière générale, peu de pigistes ont accès à la mutuelle de l'entreprise et, les mois d'été, sans commandes, peuvent souvent tourner pour eux au cauchemar financier.

De plus, sans contrat de travail, certains pigistes ont encore du mal à faire valoir un arrêt de collaboration et donc à être indemnisés par les Assedic. C'est d'ailleurs la première source de contentieux débattus dans les prétoires.

LES JOURNALISTES EN CHIFFRES

Nombre de journalistes détenteurs d'une carte de presse : 34 227 en 2002.

Pigistes : 17 % (contre 11 % en 1991).

Demandeurs d'emploi : 3 %.

Stagiaires : 10 %.

Source : Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP).