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La mine de Gardanne vit ses derniers jours

SANS | publié le : 07.01.2003 |

La mine de charbon de Provence, dernière survivante des unités d'exploitation des Houillères de bassin du Centre et du Midi (HBCM), arrêtera définitivement sa production le 1er février.

Un mois avant Noël, l'annonce de l'arrêt de la production de l'unité d'exploitation de Provence a fait l'effet d'une bombe auprès des mineurs de Gardanne. Elle était pourtant prévisible et conforme à la réduction d'activité, programmée par le Pacte charbonnier de 1995, qui prévoit la fermeture définitive de la mine en 2005. Sur les 480 personnes qui travaillent encore pour la compagnie des HBCM, une entité des Charbonnages de France qui possède deux autres mines en activité en Lorraine, 380 descendent quotidiennement au fond. Au 1er février, ils ne seront plus au total que 200 ; 120 en 2004 et 60 en 2005.

Démantèlement

Pour réduire des effectifs tout en conservant les salariés possédant les compétences nécessaires aux travaux de démantèlement et de mise en sécurité des installations du fond, la direction va s'appuyer sur les mesures définies par le Pacte charbonnier, qui permet au personnel de partir en CCFC (Congé charbonnier de fin de carrière) dès l'âge de 45 ans, après vingt-cinq ans d'ancienneté, avec une rémunération égale à 80 % du dernier salaire et le maintien des avantages en nature.

La direction propose également aux syndicats - qui négocieront, le 15 janvier -, une Dispense préalable d'activité (DPA), assortie du maintien de 80 % de la rémunération pour les salariés qui ne remplissent pas encore les conditions d'âge permettant de bénéficier du CCFC. « Début 2003, seuls 150 agents pourront faire valoir des droits au départ, d'où un sureffectif de 100 agents. A l'échelle des trois mines, Charbonnages de France enregistre, au total, un sureffectif de 700 personnes par rapport aux besoins », précise Jean-Paul Bezes, responsable de la communication de l'UE Provence.

Congé de fin de carrière

« Plusieurs points apparaissent positifs. Le Pacte charbonnier n'est pas remis en cause. Les salariés qui partiront en DPA bénéficieront automatiquement du CCFC à 45 ans, calculé sur la base du salaire plein d'activité. Et tous auront le droit de reprendre une activité professionnelle sans perdre le bénéfice de ces dispositifs », indique Bruno Fauchon, délégué CFDT.

Le syndicat s'inquiète, en revanche, des modalités de sélection des partants. « J'ai bien peur que la direction choisisse elle-même qui elle veut garder ou voir partir, en fonction des travaux à réaliser. Cette remise en cause du principe de volontariat inscrit dans le Pacte charbonnier est inacceptable. Nous réclamons la mise en place d'une commission de suivi à laquelle seront associés les syndicats. »

Des difficultés similaires apparaissent dans les deux autres mines du groupe en Lorraine. Merlebach cessera de produire en juin 2003 et La Houve à la mi-2004. En 2007, il ne restera plus rien des mines de charbon en France.