A Canal+ Groupe, le passage à l'euro a été l'occasion de repenser le système d'information. En l'occurrence, profiter de l'obsolescence d'un logiciel de paie, pour passer sous SAP. Objectif prioritaire : améliorer l'administration courante du personnel. « Nous cherchions à automatiser certaines tâches qui se faisaient manuellement auparavant, telles que les soldes de tout compte, les attestations maladie et Assedic », explique Gino Balderacchi, directeur du personnel de Canal+ Groupe. Or, la charge était pesante pour les 75 salariés de la DRH, dont 25 à la paie, pour l'édition de quelque 5 500 feuilles de salaire.

Dans un deuxième temps, l'objectif est de doter l'entreprise d'outils décentralisés d'optimisation et de pilotage. Après avoir testé un logiciel de paie, c'est finalement le système intégré de SAP, déjà utilisé par la direction financière de Canal + et de Vivendi Universal Europe, propriétaire de Canal, qui a été retenu.

La mise en place de la paie démarre début 2001. Elle sera opérationnelle six mois plus tard. Un délai « exceptionnellement court », selon Gino Balderacchi. Canal+ en profite pour s'alléger d'une partie du traitement de la paie, en la confiant à CMG, une SSII chargée de l'intégration de mySAP HR. Les données sont entrées par les services RH de Canal+ puis envoyées sur le serveur de CMG qui, après calculs, les renvoie pour véri- fication à Canal et les édite. Compte tenu de la complexité du statut des nombreux intermittents du spectacle qu'emploie le groupe, il préfère conserver une partie de la paie en interne. Cette sous-traitance partielle lui permet de réinternaliser ou d'externaliser totalement si le besoin s'en fait sentir.

Une fois ce premier socle opérationnel mis en place, Canal+ Groupe a commencé à intégrer des modules de pilotage et d'optimisation. D'ores et déjà, l'entreprise dispose d'un outil de reporting social permettant de faire le point sur les effectifs, la masse salariale, l'absentéisme. Courant 2003, devrait être mis en place un module formation grâce auquel chaque manager disposera d'un historique des formations de ses collaborateurs. De plus, le processus de recrutement devrait être automatisé et décentralisé. Déjà, les aspects contractuels du recrutement ont été confiés aux chargés de production, qui peuvent ainsi gérer les intermittents. Un projet de workflow, permettant, par exemple, de décentraliser vers les managers la gestion des congés, est à l'étude, mais semble, actuellement, bloqué, faute de moyens.

Sociétés : Studio Canal, Canal Satellite, NPA Production, I Télévision...

Effectifs : 3 500 salariés, 400 intermittents en équivalent temps plein.

Chiffre d'affaires en 2001 : 4,563 milliards d'euros.