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Beiersdorf L'attractivité presque centenaire de Nivea

SANS | publié le : 17.12.2002 |

La multinationale allemande Beiersdorf capitalise sur le succès presque centenaire de Nivea. Mais aussi sur la loyauté et la motivation des salariés, renforcées par une politique constante de responsabilisation. C'est pourquoi la possible entrée de concurrents dans le capital inquiète.

Beiersdorf, la maison mère de Nivea, bruisse de rumeurs : l'actionnaire principal du groupe, l'assureur Allianz, chercherait à se défaire des 43,6 % qu'il détient au capital de Beiersdorf. Les concurrents, L'Oréal et, surtout, Procter & Gamble, figurent sur la liste des intéressés.

Beiersdorf a, il est vrai, de quoi attiser les convoitises. L'entreprise, huitième sur le marché mondial des cosmétiques, a connu, l'an passé, une progression de son bénéfice de 26 % par rapport à 2000, pour un chiffre d'affaires en hausse de 10 %. Et ce, malgré un contexte de consommation des plus défavorables. La clé du succès ? Une petite boîte bleue, née en 1911 et baptisée Nivea, l'une des seules marques européennes à figurer dans le top 50 des produits les plus vendus au monde et dont la valeur est estimée à 1,78 milliard de dollars. A elle seule, Nivea représente plus de 50 % du chiffre d'affaires de Beiersdorf, soit 2,5 milliards d'euros.

Les salariés, eux, ne font pas mystère de leurs inquiétudes : « En cas de reprise par un concurrent, c'est un emploi sur deux qui serait menacé, ici, à Hambourg - 4 800 des 18 000 emplois que compte Beiersdorf à travers le monde », assure une salariée. « Nous ne cherchons pas à cacher la vérité, assure Kaus Peter Nebel, porte-parole de l'entreprise. Nous informons régulièrement cadres et employés de ce qui se passe. » La transparence est, en effet, un des mots clés de la politique de l'entreprise. L'intranet permet, au siège de Hambourg, de communiquer avec les salariés des quelque 100 filiales que compte le groupe à l'étranger. « Presque plus importants encore, les échanges entre les salariés des différentes sociétés - Tesa, Medical et Cosmed, la maison mère de la marque Nivea », insiste l'entreprise. A cet égard, la mobilité entre filiales avait augmenté de 30 % en 2000, grâce à une politique volontariste exprimée dans la charte Transfer Guidelines et dans une recherche de conditions compétitives pour les détachements. « En interne, les mouvements se font, en général, en provenance de Tesa et Medical vers Nivea », rappelle Ian Lightowlers, chargé des questions internationales au service du personnel. Pour les jeunes cadres à fort potentiel, un programme "Beyond Borders" propose un parcours de six mois à l'international, au sein de différentes filiales.

Le credo de la responsabilisation est aussi affirmé par la politique de promotion interne, qui passe toujours avant des recrutements externes. « Beiersdorf a une très forte culture d'entreprise, constate un salarié. C'est, sans doute, pourquoi la situation actuelle est particulièrement déstabilisante. » Le taux de turn-over est très faible (3 %, essentiellement du fait de départs en retraite) et les enquêtes de satisfaction placent l'entreprise parmi les plus attractives d'Allemagne. « Quand je vais chez des amis et que je vois un pot de crème Nivea dans la salle de bain, je suis heureux », confiait récemment un salarié à un quotidien allemand.