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United Airlines lâché en plein vol

SANS | publié le : 10.12.2002 |

Malgré les sacrifices promis sur les salaires et les effectifs, l'agence américaine du transport aérien refuse finalement de garantir un prêt pour United Airlines.

Le bout de la route est proche pour United Airlines. Il y a encore quelques jours, l'entreprise, qui appartient à 55 % à ses salariés, pouvait espérer survivre à son endettement. Certes, un prêt de 375 millions de dollars arrive à échéance. Mais la deuxième compagnie aérienne américaine comptait sur le Bureau de stabilisation du transport aérien (ASTB) pour lui accorder une garantie de prêt à hauteur de 1,8 milliard de dollars. Et éviter la faillite.

Refus de garantie

Cette agence fédérale, qui exigeait, depuis juin, un solide business plan, allant de pair avec de sérieuses réductions de coûts, a coupé court à tout espoir, le 4 décembre au soir, en refusant la garantie. Elle estime que le plan de la compagnie, n'est « pas financièrement raisonnable ».

Ecoeurement des salariés qui s'étaient engagés par accords sur de fortes réductions de salaires. Les 8 700 pilotes, membres de la Air line pilots association ont accepté un plan de réduction de 2 milliards de dollars, comprenant une baisse de leur rémunération de 18 %. Aux yeux du capitaine Paul Whiteford, responsable des pilotes d'United, « ce programme est le meilleur, et le seul projet réaliste pour la compagnie ».

Effort substantiel

Dans la foulée, les hôtesses de l'air, les personnels au sol et l'équipe des cadres avaient tous promis un effort substantiel. Les mécaniciens se faisaient encore tirer l'oreille, un nouveau projet d'accord sur des réductions étant soumis à la base par les négociateurs syndicaux après le refus d'une première mouture. Le suspens n'a plus d'objet et les mécaniciens ont annulé leur vote. A tous les étages de la compagnie, on dénonce l'« irresponsabilité » de l'agence gouvernementale. Alors que l'emploi, les retraites et les actions de 84 000 salariés sont en jeu, l'ASTB considérait que, malgré les 14 milliards d'économies promis, dont 10 000 suppressions d'emploi et 5,2 milliards de réductions de salaires en cinq ans, la compagnie ne se relèverait pas.

Chute des actions

Le 6 décembre, les pilotes voulaient encore croire au sauvetage. L'ASTB peut, en effet, revenir sur une décision à la lumière de propositions améliorées. Mais les analystes n'y croyaient plus guère. L'action chutait de 70 %, le 4 décembre au soir, avant d'être suspendue le lendemain. Le placement sous le chapitre xi (loi protégeant les faillites) était imminent en fin de semaine. Dans ce cadre, United Airlines pourrait continuer à fonctionner, se défaire de certains actifs et des intérêts de sa dette. Mais pour les salariés, cela signifierait aussi que l'entreprise peut renégocier les contrats de travail dans un sens bien moins favorable et aménager sa dette de long terme sur les retraites et la couverture sociale.