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Revue de détail pour les métiers de demain

SANS | publié le : 10.12.2002 |

Le Commissariat général du Plan établit, métier par métier, la carte des besoins d'ici à dix ans. Environ 700 000 postes seront vacants, chaque année, au cours de la décennie.

Assistantes maternelles, agents d'entretien, cadres administratifs, dirigeants d'entreprise, enseignants, ouvriers qualifiés en bâtiment... Tous ces métiers devraient connaître un regain d'intérêt dans les prochaines années. C'est l'un des enseignements du rapport du Commissariat général du Plan, "l'Avenir des métiers", présenté le 5 décembre dernier, qui dresse en détail les besoins de main-d'oeuvre pour la période 2000-2010.

Diminution de la population active

Au total, entre 1,2 million (avec une croissance de 2,4 %) et 2,8 millions d'emplois (croissance de 3 %) devraient être créés dans la décennie, alors que notre économie a stagné à 580 000 créations d'emploi, en moyenne annuelle, au cours de la décennie précédente. Or, c'est aujourd'hui que la population active va commencer à décliner. Les raisons de ce phénomène sont connus : à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les pays développés ont connu une flambée de la natalité et cette génération, dite du papy-boom, commencera à faire valoir ses droits à la retraite à partir de 2004. Les actifs ne seront plus assez nombreux pour remplacer les personnes nées entre 1945 et 1955.

Une véritable épée de Damoclès pèse, en effet, sur les services RH des entreprises : entre 2000 et 2005, 480 000 personnes partiront, chaque année, à la retraite, et en 2005-2010, ce seront 650 000 personnes qui vont tirer leur révérence. Tous les métiers ne seront pas touchés de la même façon. Où sont les emplois de demain ?

A l'horizon 2010, les besoins seraient les plus nombreux dans les services aux particuliers (1,5 million d'emplois), la gestion (plus de 1 million), le commerce et les transports (environ 700 000 chacun), devant l'enseignement et la santé (600 000 chacun). Les informaticiens arrivent loin derrière (260 000). La France aura besoin d'emplois peu qualifiés, assistantes maternelles, routiers, ouvriers du bâtiment, ou de fonctionnaires de catégorie C. Mais aussi d'emplois requérant de bons diplômes, que ce soit dans l'informatique, la communication, la recherche, mais aussi l'enseignement, la banque ou l'assurance.

La fin de quelques idées reçues

Le rapport fait, par ailleurs, un pied de nez à quelques idées reçues. Primo, la démographie ne viendra pas au secours du chômage. Le Plan réfute le lien de causalité entre démographie et emploi. Que la croissance soit au rendez-vous ou non, le taux de chômage pourrait se situer entre 5 % et 7,9 %. Car, confrontées à des difficultés de recrutement, les entreprises peuvent aussi décider de « délocaliser » ou de « ne pas remplacer les départs en augmentant l'utilisation de machines ». Secundo, il n'y aura pas for- cément de nouveaux métiers. « Certes, de nouveaux métiers émergent, de nouvelles compétences et de nouvelles fonctions sont mises en oeuvre, mais les métiers totalement nouveaux sont rares », indique Claude Siebel, inspecteur général de l'Insee et président du groupe "Prospective des métiers et des qualifications". Ainsi, si certains métiers se transforment de manière radicale, le Plan note que « l'identité de la plupart des vieux métiers résiste à l'arrivée de nouveaux outils qui n'invalident pas les savoirs de base du métier ». Tertio, la plupart des postes de travail, notamment dans le service, nécessiteront une" hybridation" de compétences, à la fois "techniques", "organisationnelles" et de "marché". De «nouvelles logiques professionnelles», en somme, qui modifieront en profondeur les postes de travail et le contenu des métiers.

5 recommandations du plan

Redynamiser les études prospectives par branche ou par région.

Relever le taux d'emploi des plus de 55 ans.

Favoriser le retour à l'emploi des exclus.

Renforcer l'attractivité de certains secteurs (hôtellerie-restauration, bâtiment...).

Se préparer à mieux appréhender les demandes d'immigration (comme celles des infirmières...).

Les métiers d'avenir

Nombre d'emplois à pourvoir dans la décennie compte tenu des créations de poste et des départs à la retraite.

Assistantes maternelles 600 800

Agents d'entretien 458 000

Cadres administratifs et dirigeants d'entreprise 392 000

Enseignants 390 500

Professions intermédiaires du commerce 374 200

Ouvriers qualifiés du bâtiment 311 400

Conducteurs de véhicules 299 700

Ouvriers de la manutention 276 000

Ouvriers des industries de process 274 400

Informaticiens 260 400

Catégorie C de la fonction publique 236 100

Chercheurs 233 200

Secrétaires 227 500

Recruteurs et formateurs 195 700

Cadres technico-commerciaux 180 000

Employés administratifs d'entreprise 179 100

Source : Commissariat du Plan