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La Pie qui chante déchante

SANS | publié le : 10.12.2002 |

L'usine La Pie qui chante de Wattignies, près de Lille, fermera dans un an. Les salariés devraient être en partie reclassés dans une autre usine du groupe Eurocandy, située 12 km plus loin.

Quand, le 5 septembre dernier, la direction d'Eurocandy-La Pie qui chante annonce la fermeture, d'ici à un an, de son usine de Wattignies, la surprise semble générale. Seuls les salariés de l'usine ne s'étonnent pas vraiment. « Jusqu'à la veille de l'annonce, la direction nous disait que tout allait bien, raconte l'un d'eux. Mais nous savions qu'il y avait des problèmes. Il n'y avait plus d'investissements. On cessait peu à peu la production des petits tonnages. Tout indiquait que c'était une usine qui allait mourir. »

L'usine La Pie qui chante, implantée dans le centre-ville de Wattignies (59), depuis 1933, fabrique les bonbons Mi-Cho-Ko et emploie 144 personnes. Le groupe britannique Cadbury Schweppes a racheté la société Vandamme-La Pie qui chante SA, filiale du groupe Danone, il y a quatre ans. « La volonté de Cadbury est de se débarrasser des petits tonnages, indique-t-on de source syndicale, pour privilégier ce qu'on appelle les "Jackpots" : les chewing-gums Hollywood à Poitiers, les Mi-Cho-Ko et les Carambar à Marcq-en-Baroeul. »

Transfert d'activité

La direction, qui ne souhaite pas s'exprimer avant l'ouverture de la procédure du livre III, n'a pas encore officiellement fait part de ses projets concernant les modalités du plan de sauvegarde de l'emploi. Elle se serait pourtant engagée, auprès des salariés, à mettre en place un plan social "exemplaire". Selon les syndicats, celui-ci s'appuierait, en grande partie, sur le transfert d'une importante partie des activités du site de Wattignies vers celui de Marcq-en-Baroeul, situé à seulement 12 km de là. La chaîne de production des Mi-Cho-Ko devrait y être déménagée progressivement, afin d'éviter les ruptures dans la production. Sur les 144 salariés de Wattignies, 69 iraient reprendre un poste à Marcq-en-Baroeul. Une trentaine de personnes, remplissant les conditions d'âge, devraient bénéficier de départs anticipés. Les effectifs restants se verraient proposer un poste dans l'usine de Poitiers, ou un recrutement dans d'autres entreprises du bassin d'emploi de Lille.

Des métiers spécifiques

L'usine, qui a employé jusqu'à 500 personnes, est une institution à Wattignies. « Ici, tout le monde a un proche employé à "La Pie", explique Alain Pluss, adjoint au maire, chargé des affaires sociales et, lui-même, ancien salarié de l'usine, licencié au cours d'un premier plan social, en 1999. Beaucoup d'employés de La Pie qui chante exercent le métier de cuiseur, spécifique à la confiserie, et auront du mal à trouver du travail dans un autre domaine. Nous essaierons de les aider dans leurs démarches de recherche d'emploi, en en faisant des usagers privilégiés de notre point accueil-emploi. » Le 23 novembre dernier, Cadbury France annonçait le projet de cession au groupe Cemoi, premier groupe chocolatier français, d'une autre de ses filiales nordistes, la SEAC (Société européenne des assortiments de chocolats), implantée à Villeneuve-d'Ascq (59) et employant 400 salariés.