SOS Racisme, en partenariat avec de grandes entreprises françaises (AXA assurances, Schneider Electric, Suez, MacDonald, Pierre & Vacances, Semie), mène, actuellement, une opération qui doit permettre à 1 000 jeunes d'obtenir un emploi à la hauteur de leurs compétences.

Après réception des CV, SOS Racisme les transmet aux responsables RH des entreprises partenaires. Ces dernières entrent alors en contact avec les candidats et leur proposent un rendez-vous. Dans une seconde phase, SOS Racisme mettra à la disposition des demandeurs d'emploi la liste des entreprises partenaires afin que le contact se fasse directement.

« Avec cette opération, les demandeurs d'emploi ont la certitude que leurs candidatures seront examinées. Cette action ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan de la discrimination à l'emploi, mais elle est le début d'une vraie dynamique. »

Le réseau de parrainage initié en 1995 par la mission locale Rhône Sud-Est concerne des jeunes issus des quartiers en difficulté ; 35 % d'entre eux sont issus de familles sans activité professionnelle, et environ 80 % sont d'origine étrangère. Le parrainage permet à ces jeunes de valoriser leurs compétences et de bénéficier d'une introduction auprès d'un employeur. Quarante jeunes sont parrainés par an. 60 % d'entre eux entrent en emploi, 20 % en formation.

La reprise économique, à la fin des années 90, avait permis aux jeunes les plus proches de l'emploi d'être embauchés. C'est donc un public plus en difficulté, et souvent en manque total de socialisation, qui a été proposé au parrainage. Les problèmes posés ont provoqué le retrait des employeurs et de la CCI de cette opération. Aujourd'hui, la mission locale du Rhône Sud-Est poursuit ses parrainages, avec les aides de la fondation Face et de l'association Habitat et humanisme, constituée de bénévoles actifs plus habitués à l'accompagnement social. Entre 30 et 40 jeunes sont parrainés, avec, en vue, davantage la socialisation que la recherche d'emploi directe.

98 % des jeunes estiment que l'accès au travail est « très important » pour le développement du sentiment de citoyenneté. Ce thème arrive même devant d'autres préoccupations, comme les soins gratuits, l'éducation, la suppression des discriminations ou le logement. En conséquence, la Fondation Dexia Crédit Local a lancé un appel à projets visant à aider les missions locales à développer des actions d'accès à la citoyenneté pour les jeunes qu'elles reçoivent. Les projets sont accueillis jusqu'au 31 décembre. Les dons aux porteurs de projet, de 2 000 à 10 000 euros, seront versés en juin 2003. Une trentaine de projets devraient être financés chaque année.

<http://www.fondationdexiacreditlocal.org>

La RATP a annoncé, le 2 décembre dernier, qu'elle ouvrait désormais ses emplois à toute personne sans condition de nationalité. Auparavant, ces emplois étaient réservés aux ressortissants de l'UE. C'est la première entreprise publique à faire disparaître tout critère d'exclusion de ses conditions d'embauche. Cette décision a, en fait, été prise en février dernier, validée par le conseil d'administration en juillet, et approuvée tout récemment par le ministère des Transports.

«En France, l'intégration individuelle se fait lentement, mais la politique d'intégration, qui voudrait que l'on construise les bons mécanismes pour que les immigrés se sentent partie intégrante de la nation, n'a jamais existé », affirme Dogad Dogoui, consultant en communication, d'origine ivoirienne, et créateur, en 1999, d'Africagora*, association de chefs d'entreprise noirs, qui estiment que la création d'entreprise peut être une voie privilégiée d'intégration. « Aucune aide n'est apportée aux jeunes issus de l'immigration. Les politiques occultent volontairement le problème de l'intégration. Nous demandons que les Noirs qui ont les compétences aient des postes de responsabilité dans la fonction publique. » Africagora organisera un "forum Africagora de la jeunesse issue des migrations africaines et caribéennes", le 5 avril 2003 à Paris, après une tournée des 2es Assises nationales de l'intégration républicaine dans 15 villes de France, qui s'achèvera à Paris, les 30 et 31 mai 2003. Objectif : réunir des jeunes de 18 à 24 ans, provenant de municipalités, conseils généraux et associations spécialisées, pour qu'ils s'expriment sur l'école, l'accès à l'emploi, la double identité et la citoyenneté. Un recueil de leurs expériences sera remis aux pouvoirs publics afin de lancer le débat sur l'intégration.