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Les entreprises sont encore hésitantes

SANS | publié le : 03.12.2002 |

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Les entreprises sont encore hésitantes

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Peu de grandes entreprises françaises se sont lancées, cette année, dans l'externalisation d'une partie de leur fonction ressources humaines. Et rares sont celles qui envisagent de le faire dans les prochaines années. C'est ce qui ressort du Baromètre Outsourcing TN Sofres Ernst & Young.

Est-ce un signe ? Les prestataires spécialisés dans l'outsourcing RH ne se sont pas bousculés au dernier salon Externaliser, qui s'est tenu les 27, 28 et 29 novembre dernier à La Défense (92).

En tout cas, les résultats du 4e Baromètre Outsourcing TN Sofres Ernst & Young viennent confirmer la tendance : 24 % seulement des grandes sociétés françaises ont, cette année, procédé à une externalisation d'une partie de leur fonction ressources humaines.

Le chiffre est, certes, en progression depuis 1999, mais les perspectives d'externalisation montrent que les RH ne sont citées que par 17 % des grandes entreprises, très loin derrière les fonctions informatique et télécommunications (56 %), administration et finance (51 %), distribution, logistique et transport (41 %). Et encore, ces prévisions concernent essentiellement des entreprises qui y ont déjà recours.

Sous-fonctions

Autre constat : l'outsourcing RH concerne, avant tout, les sous-fonctions, la gestion de la paie, la formation et la gestion des candidatures. « L'externalisation RH est, en effet, très ciblée sur ces postes. Les entreprises ne peuvent se permettre de perdre la seule fonction stratégique porteuse de la vision collective », estime Philippe Achalme, DRH du pôle enseignement et santé d'Avenance (groupe Elior).

Pas à l'ordre du jour

« Le DRH externalisé est aujourd'hui un leurre, tranche Thierry Muller, responsable associé de la branche outsourcing chez Ernst & Young. L'externalisation des RH n'a pas le vent en poupe. Cela s'explique par deux phénomènes : tout d'abord, les entreprises ne sont pas assez structurées en interne pour envisager une externalisation. L'outsourcing RH est, en effet, intimement lié au déploiement réussi de grands systèmes d'information. Or, peu d'entreprises disposent, finalement, de ces outils. En outre, le marché n'est pas encore arrivé à maturité. L'offre est détenue par une poignée de prestataires. »

Blocages culturels

« La tendance est aujourd'hui à la stabilité. Les grandes entreprises sont très attentistes, car les blocages culturels sont nombreux et les retours d'expérience montrent que les ROI ne sont pas toujours au rendez-vous », affirme, de son côté, Bernard Mercier, consultant et DRH du cabinet de conseil en ressources humaines Cedar.

Parmi les freins soulevés par les entreprises, 38 % d'entre elles mettent en avant les problèmes sociaux. Viennent ensuite les problèmes de coût, la perte de contrôle et de savoir-faire et la qualité. « Quand nous rencontrons une entreprise, sa première préoccupation est de ne pas se sentir prise en otage. Face à cette crainte, nous avons été contraints de proposer le concept de réversibilité. A tout moment, notre client peut décider de réintégrer telle ou telle prestation », convient Frédéric Chassagne, directeur de projet de l'offre RH chez CGM.

Solutions alternatives

Résultat : les entreprises préfèrent s'orienter vers des solutions alternatives. Le groupe Altadis, issu de la fusion du français Seita et de l'espagnol Tabacalera, vient, ainsi, de mettre en place, sur le modèle des Shared services centers américains, un centre de services partagés dédié à la paie pour ses vingt établissements implantés dans l'Hexagone.

Quant à l'opérateur France Télécom, il a, dans le cadre de son projet "RH demain", créé un réseau de dix centres de services destiné à centraliser la gestion administrative et le transactionnel RH. Des structures internes qui pourraient, à l'avenir, être filialisées pour se transformer en centres de profits.