logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Aon délocalise, reclasse et licencie

SANS | publié le : 03.12.2002 |

En ouvrant un nouveau centre de gestion à Marseille, le courtier en assurances Aon France a délocalisé 30 collaborateurs. Une centaine de salariés n'ont pas voulu suivre.

A la rentrée, Aon France, spécialiste des flottes automobiles d'entreprise et de l'assurance des particuliers et professionnels, a ouvert, à Marseille, son tout nouveau centre de contacts et de services, chargé de gérer les dossiers de ses assurés. Le choix de la cité phocéenne, où Aon possédait déjà un bureau, a entraîné le transfert géographique d'activités jusqu'alors réalisées au siège, à Levallois-Perret (92). « Nous avions écarté la possibilité d'installer le centre en région parisienne pour des raisons de coût au m2 et par volonté d'inscrire en priorité le développement de l'entreprise en région », indique le DRH Michel Moutin ; 130 gestionnaires du siège voient donc leur activité délocalisée. Objectif de la direction : « Convaincre environ 40 d'entre eux de s'installer à Marseille et compléter l'effectif par un recrutement local, précise Michel Moutin. Nous avions estimé à 25 le nombre de personnes qui pourraient être reclassées, les autres devant être licenciées. »

Campagne

Dès juin 2001, une campagne d'information est mise en place. Une série de conférences, animées par la direction du développement de la ville de Marseille, se tiennent dans l'auditorium. Un journal interne est créé et publié pendant quinze mois pour tenir le personnel informé de la construction du nouveau bâtiment à Marseille et de la vie quotidienne sur les bords de la Méditerranée.

« Nous avons également eu recours au service de trois consultants pour ouvrir un espace info-conseil, précise Michel Moutin. En quinze jours, ils ont rencontré les 130 personnes concernées par l'opération pour examiner les obstacles éventuels à leur installation, le principal étant l'emploi du conjoint. »

Reclassement des conjoints

Plusieurs voyages de découverte de la ville sont organisés pour permettre à chacun de prendre sa décision. Au final, seuls 30 salariés sur les 40 espérés acceptent la délocalisation. Une deuxième série de voyages est mise sur pied pour les aider à trouver un logement. Quant au reclassement de leurs conjoints, il est confié au cabinet de conseil marseillais Econova. A ce jour, 13 des 15 conjoints concernés sont encore en recherche d'emploi. Pour compléter l'effectif du centre marseillais, 90 jeunes diplômés en DUT et BTS assurances sont recrutés localement.

Les 100 autres collaborateurs parisiens ont fait l'objet d'un plan social sur la base du volontariat. « Grâce à des actions de formation courtes, nous sommes parvenus à reclasser 40 salariés au sein du groupe, pour la plupart sur un poste de gestionnaire. Les autres ont quitté l'entreprise. » Dix-huit d'entre eux, âgés de 54 à 58 ans, sont partis en préretraite et 42 ont été licenciés, dont 10 sont aujourd'hui inscrits à une antenne-emploi animée par Econova. Selon le DRH, seuls une dizaine de salariés sont finalement partis contre leur gré. Coût global de l'opération pour Aon : 4,5 millions d'euros.