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L'ouverture à la concurrence déjà sur les

SANS | publié le : 26.11.2002 |

Pour se préparer à l'ouverture à la concurrence, la SNCF a lancé une vaste consultation auprès des cheminots ; 45 % d'entre eux se disent prêts à relever le défi mais craignent pour leur régime de retraite.

A l'inverse de La Poste et de France Télécom, les salariés de la SNCF (comme d'EDF et de GDF), appelée "entreprise publique à statut", sont des agents de droit privé (ils votent aux élections prud'homales, le Code du travail leur est applicable), mais ont un statut proche de celui des fonctionnaires. Le droit à la retraite à 50 ans, réservé aux agents de conduite, est, par exemple, un des éléments du "statut des cheminots" que les syndicats défendent bec et ongles.

Pour l'instant, la remise en cause du statut n'est pas à l'ordre du jour, ni la privatisation de l'entreprise : la déconfiture de Railtrack joue en sa faveur, cette entreprise du rail britannique est l'exemple même de la privatisation qui a échoué. Toutefois, la SNCF devra faire face à la libéralisation du fret, qui sera effective à partir de 2003.

Forums

Pour préparer les salariés à cette échéance, et alimenter le projet industriel 2003-2005, la direction a lancé, en mai dernier, une vaste consultation interne en associant l'ensemble du personnel à l'opération. Une centaine de forums, de 200 salariés chacun, ont été organisés pour que ceux-ci s'expriment sur l'avenir de la SNCF, qu'il s'agisse de la prochaine ouverture à la concurrence ou de la prévention des conflits. Des questionnaires ont été envoyés aux 180 000 cheminots et analysés par la Sofres. Les résultats sont significatifs d'un véritable changement culturel ; 45 % des cheminots interrogés estiment que « l'on ne doit pas avoir peur de la concurrence et de l'Europe » ; 58 % se disent favorables à la rémunération au mérite et 74 % demandent la mise en place d'un système d'intéressement.

Pour accélérer les changements, l'entreprise a même créé un institut du management. D'ici à la fin de l'année, 1 000 cadres s'y rendront pour consolider leur formation managériale (comment me- ner un entretien individuel, gérer un conflit, gérer un projet, etc.).

Mais des écueils subsistent toutefois. Les syndicats dé- noncent un certain malaise social. Ils considèrent avec méfiance le projet de protocole d'accord que leur a soumis la direction visant, notamment, à réduire les conflits. Ils critiquent également le manque de revalorisation des salaires ainsi que le gel, annoncé mi-septembre, d'un millier d'embauches initialement prévues cette année.

Ils réclament aussi des garanties quant à l'avenir de la SNCF en tant que service public, dont ils craignent une remise en cause au travers d'une éventuelle filialisation du fret. La défense de leur régime spécifique de retraite figure également parmi les priorités des salariés.

SNCF

Effectifs : 181 565 salariés.

Statuts : salariés "à statut" (95 %) et contractuels (5 %).

Ouverture à la concurrence : 2003 (pour le fret).