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Le choix de la négociation de branche

SANS | publié le : 26.11.2002 |

Syndicats et patronat du secteur de l'énergie sont engagés dans une série de discussions sociales pour accompagner l'ouverture du capital et la mise en concurrence.

En 2003, EDF et Gaz de France, établissements publics, deviendront des sociétés anonymes. Objectif : l'ouverture progressive du capital, dans le cadre d'une libéralisation accrue du marché de l'énergie. La branche, qui emploie 150 000 salariés, doit, pour ce faire, réformer son système social.

Méthode originale : l'Etat a décidé de confier la conduite des opérations aux fédérations de branche, rompant le traditionnel face-à-face entre lui et ses deux entreprises publiques et incluant, ainsi, dans la discussion, le sort des 9 000 salariés des quelque 150 opérateurs privés.

Patronat et syndicats ont ouvert les discussions en septembre, avec l'espoir d'aboutir d'ici à la mi-décembre. Prioritaire : la délicate question des retraites. « Il faut refondre le système de financement du régime de retraite spécifique dont bénéficient les électriciens et les gaziers. D'ici à 2020, il représentera une charge de 4 milliards d'euros, dont 3,7 milliards payés par les seules entreprises. La question est cruciale pour leur rentabilité et leur compétitivité », explique Christian Blanès, secrétaire général des groupements d'employeurs des industries électriques et gazières.

Classification

Autre dossier épineux : les classifications et les rémunérations. Le système actuel est fondé sur 19 classes d'emploi, que les fédérations patronales proposent de ramener à 8 ou 9. « La grille de classification en vigueur a été conçue il y a plus de vingt ans et ne permet pas de réelles évolutions de carrière et de salaire, reconnaît, lui-même, Denis Cohen, secrétaire général énergie de la CGT. Or, dans une situation de concurrence, il faut pouvoir mieux rémunérer certaines compétences ou encore accroître la part variable des rémunérations. »

Pas de craintes

A priori, les syndicats ne craignent pas de réductions d'effectifs dans la foulée du changement de statut, ni de redéploiements majeurs du personnel, comme chez France Télécom. « Dans les industries électriques et gazières, les évolutions technologiques structurantes sont déjà dernière nous », indique Denis Cohen. Mais, la deuxième directive sur la dérégulation des marchés énergétiques, qui prévoit la séparation des activités régulées de celles qui sont ouvertes à la concurrence, devrait avoir des répercussions sur le sort des 67 000 salariés regroupés au sein de la Direction EDF-GDF services (DEGS), commune aux deux entreprises.

EDF et Gaz de France ont déjà commencé à formuler des propositions, qui conduiraient à confier la plus grande partie des missions de la DEGS à un opérateur commun. En attendant, rappelle Denis Cohen, « les salariés, qui n'ont pas peur de la concurrence, souffrent car ils ne savent pas ce qu'ils vont devenir ».

EDF GDF

Effectifs : 141 000 salariés.

Ouverture à la concurrence : 2004 (pour les entreprises). 2005 (pour le marché domestique).