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Le boulet des retraites

SANS | publié le : 26.11.2002 |

Le financement des retraites et des missions d'intérêt général sera au coeur des négociations du prochain contrat de plan 2003-2007.

C omme France Télécom, La Poste est devenue établissement public industriel et commercial (Epic) en 1990 (réforme Quilès). Si elle ne devrait pas subir le sort de sa consoeur (une ouverture de capital n'est pas envisagée), elle doit, toutefois, régler deux problèmes avant la libéralisation totale de son marché, en 2009.

En premier lieu, le financement des missions d'intérêt général : aides à la presse, présence postale dans les campagnes et petits livrets A non rentables, estimés à 1,2 milliard d'euros, selon Gérard Larcher, sénateur, auteur de plusieurs rapports sur La Poste. Un coût assumé entièrement par l'entreprise, qui pénaliserait les comptes dans le cadre de l'ouverture à la concurrence.

Vient ensuite la question des retraites. La charge des retraites (que La Poste verse à l'Etat) est, actuellement, estimée à 2,25 milliards d'euros, mais son coût devrait s'accroître dans les années à venir. L'âge moyen des agents étant de 43,9 ans en 1999, le nombre de retraités devrait passer, selon les calculs du sénateur, de 164 000 en 2000 à 245 000 en 2015 (+ 49 %), et le montant des prestations retraite, de 2,24 milliards d'euros, en 2000, à 3,38 milliards d'euros, en 2015. Une charge très supérieure à celle de ses concurrents...

Contrat de plan

Ces deux dossiers seront au coeur des négociations du prochain contrat de plan 2003-2007. L'entreprise pourrait-elle s'orienter vers une solution proche de celle de France Télécom ? L'opérateur historique reverse, en effet, depuis 1996, ses cotisations à l'Etat, comme les entreprises privées le font à l'Unedic.

Pour l'heure, la direction reste muette sur cette éventualité. Pour Michel Plesnel, secrétaire général adjoint de FO communication (postes et télécommunications), le problème des retraites est un vrai boulet : « L'entreprise verse également, pour les caisses déficitaires, comme celle des marins, des mines et de la SNCF. Quel actionnaire voudrait prendre ce coût à sa charge ? La question des retraites ancre La Poste dans le secteur public. »

A plus court terme, d'autres inquiétudes se font jour. Jean-Paul Bailly, le nouveau président de La Poste a, ainsi, été confronté à sa première grève, le 24 octobre dernier, à l'appel des fédérations CGT, FO et Sud. Les syndicats s'inquiètent d'un plan de modernisation de la chaîne de production de courrier, en 2002-2005, qui verrait la suppression de la moitié des centres de traitement.

Côté personnel, le statut des fonctionnaires ne semble pas être remis en cause. Toutefois, le nombre des contractuels est en constante augmentation : « Ils représen- teront 50 % de l'effectif dans cinq à six ans », indique Xavier Lacoste, directeur de la stratégie et des RH. Une évolution que déplore la CGT PTT : « Leurs conditions d'emploi sont nettement moins avantageuses. Actuellement, il existe un écart de salaire de 487 euros entre un fonctionnaire et un contractuel, au détriment de ce dernier. »

LA POSTE

Effectifs : 330 000 salariés.

Statuts : fonctionnaires (66 %) et contractuels (33 %).

Ouverture à la concurrence : 2003 (pour le courrier de 100 g), 2006 (celui de 50 g), 2009 (libéralisation totale).