logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La CFE-CGC du Crédit agricole veut négocier une charte de prévention

SANS | publié le : 26.11.2002 |

Les accusations de harcèlement moral contre des cadres du Crédit agricole se multiplient dans les caisses régionales. Le Sneca (CFE-CGC) défend ses adhérents et propose une charte de prévention à l'employeur.

«Un ou deux cas par semaine depuis quelques mois. Aujourd'hui, nous en sommes à 21 affaires », calcule Michel Fournier, président du syndicat de l'encadrement du Crédit agricole (Sneca, affilié à la CFE-CGC). Ce sont des dossiers relatifs à un harcèlement moral dans des caisses régionales, exercé par l'encadrement, qui s'entassent ainsi, sur son bureau, en ce moment. Son syndicat a alerté la fédération du Crédit agricole, à qui il entend proposer des négociations et une charte d'éthique sociale.

La situation est plutôt délicate pour le Sneca, qui veut défendre ses adhérents. « Quand ils sont défendables, précise Michel Fournier. Si nous avons la conviction, après enquête, que le cadre est réellement un harceleur, nous ne le soutiendrons pas. » Déjà, deux affaires sont arrivées devant les prud'hommes et une troisième au pénal.

Des cadres exposés

« Des cadres qui ne sont pas des harceleurs se trouvent dans une interface à risque, poursuit Michel Fournier. En première ligne, le chef d'agence est accusé de ne pas obtenir de moyens, tout en faisant peser la pression des objectifs. La réduction du temps de travail, malgré 10 300 embauches (pour 80 000 salariés), a renforcé les tensions. Nous ne pouvons pas continuer à exposer nos cadres. » Pour lui, l'enjeu est clair : les cadres ne doivent pas être attaqués, s'il s'agit de mettre en cause l'organisation générale du travail.

Le syndicat a donc travaillé avec des juristes sur une "charte de référence vers une éthique sociale", qui définit les comportements et actions constitutifs du harcèlement moral, et un certain nombre de principes de management : permettre l'échange et la diffusion d'informations, ainsi que l'accès aux NTIC ; formaliser les prises de décision ; organiser et dispenser la formation sur les relations et la législation sociales... Le document fixe aussi l'action du CHSCT, des syndicats et de l'employeur, en matière d'alerte et de prévention du harcèlement.

La direction a favorablement réagi, selon Michel Fournier, en informant les DRH sur ce sujet. Côté Sneca, 110 délégués ont été formés en septembre. Ils prennent actuellement contact avec les DRH dans les 46 caisses régionales pour aborder le dossier.

Démarche pédagogique

La fédération paraît plus réservée, pour le moment, sur ce partenariat avec le syndicat des cadres. Mais elle veut aborder le problème, même si elle « ne connaît pas ce chiffre de 21 affaires » de harcèlement, annoncé par le Sneca : « Nous avons connaissance de la démarche de la CGC. Elle n'est pas illégitime. Nous allons construire une démarche pédagogique qui s'adressera à l'ensemble de l'entreprise et de ses collaborateurs. »