logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Whirlpool bâtit son plan social sur le volontariat

SANS | publié le : 12.11.2002 |

Les 360 licenciements annoncés, en mars dernier, à l'usine Whirlpool d'Amiens ont laissé place à un plan prévoyant une solution pour chacun des postes menacés. Seule condition : être volontaire.

En mars dernier, Whirlpool annonce la restructuration de son usine d'Amiens - qui compte 860 salariés - et accuse une perte de 6 millions d'euros en 2001. Pas moins de 360 licenciements sont prévus. L'usine produit des sèche-linge, pour le marché en pleine croissance d'Europe du Nord, mais aussi des lave-linge à chargement par le dessus, dont les ventes ne se développent plus guère qu'en Europe de l'Est. Le groupe américain souhaite, ainsi, faire du site d'Amiens un "pôle européen d'excellence sèche-linge", et délocaliser la production de lave-linge dans son usine slovaque de Poprad.

Demande de suspension déboutée

A Amiens, la situation est tendue pendant tout l'été. Whirlpool se voit reprocher d'avoir profité des aides publiques sans honorer ses engagements en matière d'emploi et d'investissement. Puis, le 14 août dernier, le tribunal de grande instance d'Amiens déboute la CGT, qui demande la suspension de la procédure menée par Whirlpool, en invoquant le non-respect de mesures instaurées par la loi de modernisation sociale.

Moins de postes menacés

Mais la renégociation du calendrier de production permet, à la rentrée, de réduire le nombre des postes menacés de 360 à 265. Désormais, la direction dit vouloir « réduire au maximum les licenciements », puis viser « zéro licenciement sans solution ». « La méthode de négociation appliquée nous a permis d'avancer efficacement, apprécie Frédéric Voiturier, délégué du personnel CGT. Les réunions, hebdomadaires, commencent par une demi-heure d'information du personnel, et se prolongent par les négociations proprement dites avec la direction. Chaque séance fait l'objet d'un compte rendu commun d'avancement, signé par les deux parties. Les points acquis de jour en jour le sont vraiment, il n'est plus possible de revenir en arrière. »

Diverses solutions proposées

Une série de mesures doit désormais apporter une solution à chacun des salariés concernés par les suppressions de poste. Whirlpool s'engage, ainsi, à financer, à hauteur de 79 % du salaire net de toute charge, les préretraites volontaires de 160 personnes, âgées au minimum de 53 ans pour les ouvriers et de 55 ans pour les cadres.

A d'autres volontaires, 40 postes en "contrat objectif emploi" sont proposés sur le site d'Amiens, sous forme de contrats à durée indéterminée de travail intermittent, représentant 70 % d'un temps plein payé 73 % de l'ancien salaire. Les départs volontaires pour projet professionnel de 45 salariés feront, quant à eux, l'objet de primes légales et extra-légales. Enfin, 15 personnes devraient bénéficier d'un reclassement externe chez un fournisseur, dont l'installation est prévue sur le site même, à Amiens.

« Tout notre plan est fondé sur le volontariat, précise Raphaël Delrue, chargé de la restructuration chez Whirlpool. Les salariés qui n'adhéreraient à aucune des solutions proposées feront l'objet d'un licenciement. Ils bénéficieront, néanmoins, d'une antenne d'accompagnement et de reclassement, ainsi que d'un congé de reclassement de neuf mois pris en charge par Whirlpool. »

Les partenaires sociaux se disaient globalement satisfaits, alors que les négociations s'achevaient, même si chaque syndicat émettait des réserves sur quelques points précis du plan.