Avec le passage aux 35 heures, enclenché dès fin 2000, le conseil général de l'Hérault a décidé de réformer sa gestion du temps de travail. Mais à une condition non négociable, exigée par le président de la collectivité territoriale : la mise en place d'un système automatisé de suivi du temps de travail. « Cette décision, précise Jean-Paul Cluzel, directeur des ressources humaines, a permis de décentraliser les missions jusqu'alors exclusivement dévolues à notre service, et donc de responsabiliser plus fortement les services et l'encadrement. »

Congés, absence, maladie, déplacement : toutes ces démarches ont longtemps nécessité des navettes de paperasses. « Avec 200 métiers répertoriés, la DRH ne connaissait pas la problématique de chacun », avoue Jean-Paul Cluzel. Du coup, est née la badgeuse virtuelle, un logiciel entièrement paramétrable, mis au point par une société informatique d'Aix-en-Provence, Arès. Un outil de planification du personnel destiné, dans un premier temps, aux agents délocalisés qui ne représentent pas moins des deux tiers de l'effectif total du conseil général. Parallèlement, les badgeuses traditionnelles sont, elles aussi, connectées au réseau intranet.

L'outil permet un suivi plus rigoureux du temps de travail et une meilleure gestion du personnel, ainsi que l'établissement des plannings prévisionnels, mis à jour tous les quatre mois. Son fonctionnement est d'une grande simplicité. Muni d'un mot de passe, chaque agent pointe directement sur son ordinateur relié au réseau intranet du conseil général. Il peut également y inscrire ses absences à venir. Chaque information est automatiquement stockée dans la mémoire de la badgeuse.

Pour optimiser l'outil, le conseil général a créé deux nouvelles fonctions : le manager, en général le chef de service, et le gestionnaire de temps - les secrétaires - formé pour utiliser le produit dans les domaines de la saisie et de la restitution des données. « Les chefs de service qui ne se préoccupaient pas toujours de la gestion des ressources humaines sont, désormais, davantage impliqués dans ces tâches », se félicite Jean-Paul Cluzel, qui constate aussi le sentiment d'équité qui anime désormais les agents.

Forte de ce nouvel outil, la direction des ressources humaines planche déjà sur d'autres applications, notamment dans les domaines de la formation et du recrutement. « Les vacances de postes seront bientôt disponibles sur Internet. Il sera même possible d'y répondre par le même canal. Cela nous évitera d'avoir à trai- ter quelque 4 000 lettres de candidature spontanée reçues en une année dans le service », précise Jean-Paul Cluzel.