«Sauf rebondissement de dernière minute, le conflit est, aujourd'hui, inéluctable », affirme Jean-Pierre Rémy, secrétaire général adjoint de l'Union fédérale route CFDT. Les fédérations CFDT et CGT des transports, les deux principaux syndicats de la branche (environ 400 000 salariés), ont lancé aux organisations professionnelles du secteur un ultimatum jusqu'au 22 novembre pour répondre à leurs revendications. Celles-ci portent, notamment, sur une revalorisation du taux horaire (actuellement de 7,54 euros pour les chauffeurs les plus qualifiés), ainsi que sur l'obtention d'un 13e mois, qualifié de « dignité du bulletin de paie ». « Le patronat nous a adressé une fin de non-recevoir. Depuis 2000, il n'y a pas eu d'avancées sociales majeures. Nous passerons donc à l'action en appelant les salariés à bloquer les routes », indique le responsable syndical. Lequel attend que les autres syndicats du secteur (FO, CFTC, CGC et FNCR) rejoignent la plate-forme revendicative CFDT/CGT.

Quant aux représentants patronaux, ils arguent d'un différentiel de charges sociales avec leurs concurrents européens, qui ne permettrait pas de satisfaire à la demande d'un 13e mois. « Les salariés ne se reconnaissent plus dans cette forme violente de conflit. Aujourd'hui, compte tenu de la baisse inquiétante de l'activité, ils craignent davantage pour la pérennité de leur emploi », avance Luc Delaunay, DRH du groupe de transports Girard.