E & C : Quelles conséquences va avoir la suppression des emplois-jeunes pour les professions représentées au sein de l'Unifed (Union des fédérations et des syndicats nationaux d'employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire, social et médico-social) ?

F. L. : Notre branche, composée de 6 500 associations, employant 600 000 personnes, compte, actuellement, 10 000 emplois-jeunes. Une grande partie d'entre eux, comme des milliers d'autres auparavant, vont être intégrés en contrats pérennes grâce à la mise en place, via Promofaf, notre organisme paritaire collecteur agréé, de nombreux programmes de formation. Nous serons, donc, sans doute, moins pénalisés qu'ailleurs par leur disparition.

E & C : Que pensez-vous du Civis (Contrat d'insertion dans la vie sociale) proposé par François Fillion, destiné aux associations et à l'Education nationale ?

F. L. : Je suis perplexe. Le gouvernement n'a pas encore cherché à entrer en contact avec le secteur associatif. Les seules informations concernant ce dispositif, je les ai lues dans la presse. J'espère, toutefois, que nous serons rapidement consultés, puisque le projet de loi le concernant est annoncé pour début 2003. Pour l'heure, nous ne sommes ni pour ni contre le Civis, nous n'en avons pas encore saisi la philosophie. Mais certains points semblent inadaptés à un grand nombre d'activités du monde associatif. Ainsi, il serait question de contrats courant sur trois ans maximum. C'est trop court. Nos métiers sont en lien avec les usagers, ils s'inscrivent donc dans la durée.

Par ailleurs, le Civis s'adresserait à des jeunes plus âgés : de 18 à 25 ans (16 à 21 ans pour les contrats-jeunes), titulaires, entre autres, d'un bac. Cela signifie que l'on va s'entourer de personnes, diplômées pour certaines, en âge d'entrer dans la vie active. Pourquoi ne pas les recruter directement et réserver le Civis à d'autres profils, plus jeunes, sans qualification, à qui l'on va apporter une formation complémentaire qui leur servira, ensuite, dans leur vie professionnelle ?