La conjoncture a fait de nouvelles victimes : les comptes du régime de l'assurance chômage. En effet, l'Unedic, selon sa note d'équilibre, publiée le 6 novembre dernier, table sur un déficit de 3,7 milliards d'euros pour 2002. Un résultat bien au-dessus des 2,4 milliards d'euros annoncés par l'organisme, en juin dernier. La hausse temporaire des cotisations jusqu'à la fin de l'année et le doublement des cotisations des intermittents du spectacle n'ont donc pas suffi. Et 2003 ne force pas à l'optimisme.

Principaux responsables de cette dégradation : « Le ralentissement de l'activité économique, observé en 2001, et l'explosion du nombre de chômeurs indemnisés (+ 415 700 entre janvier 2001 et septembre 2002) », inscrits après « une longue période de forte croissance avec des salaires de référence plus élevés qu'avant et, surtout, des droits plus longs ». Ainsi, leur proportion atteint, aujourd'hui, 52 %. Pour les syndicats, ces explications ne sauraient suffire, certains préférant y voir les conséquences de mauvais choix de gestion.

Dans un tel contexte, il y a fort à parier que les prochaines négociations entre partenaires sociaux, prévues après les élections prud'homales du 11 décembre prochain, et devant porter sur l'avenir du régime, seront vives. En ligne de mire : les règles d'indemnisation du chômage. Le Medef ne manquera pas, en effet, de faire valoir sa position : revenir à la dégressivité des allocations chômage, suspendue, en partie, lors de l'adoption du Pare (Plan d'aide au retour à l'emploi). D'ores et déjà, les syndicats, dans leur grande majorité, s'y opposent.