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L'aide dégressive reste méconnue des employeurs

SANS | publié le : 12.11.2002 |

Depuis la mise en place du Pare (Plan d'aide au retour à l'emploi), les employeurs peuvent bénéficier d'un soutien financier des Assedic, lors de l'embauche de chômeurs de longue durée. Or, très peu l'utilisent.

L'aide dégressive peine à décoller. Un mystère pour les Assedic. Pourtant, ce dispositif, né avec le Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare), en juillet 2001*, est souple et simple de mise en oeuvre. Il consiste à soutenir financièrement l'entreprise qui embauche un chômeur de longue durée.

Des philosophies différentes

Le principe n'est pas nouveau. La convention de coopération, en son temps, faisait de même. Celle-ci, née en juin 1994, a disparu en mai 1999. Ces deux mesures concernaient l'insertion des demandeurs d'emploi. « Mais si leur contenu est, à bien des égards, identique, leur philosophie diffère, souligne André Vériter, directeur adjoint des informations réglementaires de l'Unedic. Alors que la convention de coopération voulait développer des emplois dormants dans les entreprises du secteur marchand, l'aide dégressive n'impose aucune restriction, tant en termes de secteur, de nombre de recrutements aidés que de type d'emploi. »

Autre différence : leur durée d'application. L'aide dégressive peut courir sur trois ans contre douze mois pour la convention de coopération. De plus, la contribution financière est fonction du salaire d'embauche et non plus du montant des allocations perçues par le demandeur d'emploi. Il suffit, pour l'employeur, d'entrer en contact avec son ANPE locale, avant que l'embauche soit effective, pour que la demande d'aide soit traitée en trois jours par les Assedic.

Peu d'aides attribuées

Quoi qu'il en soit, l'enveloppe 2002 qui lui est consacrée n'a toujours pas été consommée. Du 1er janvier au 31 août 2002, 4 315 personnes ont été recrutées via ce dispositif, pour une aide moyenne, par bénéficiaire, de 8 574 euros. Ainsi, en Basse-Normandie, seulement 97 aides dégressives ont été attribuées sur les 30 000 entreprises régionales affiliées à l'Assedic. « C'est très peu, note Yvon Lamache, responsable Pare-Partenariat aux Assedic Basse-Normandie. Il existe, en effet, plusieurs freins. Car il est question de recruter des chômeurs de longue durée, autrement dit, des personnes éloignées du monde de l'entreprise depuis longtemps. S'ajoute la crainte de traiter avec les Assedic, une administration qui semble complexe et lourde à faire bouger. » Reste à renforcer l'information sur l'existence de cette aide.

* Négocié dans le cadre de la convention d'assurance chômage, conclue pour trois ans, signée en octobre 2000 par les trois organisations patronales et la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, le Pare donne de nouvelles règles d'indemnisation et un accompagnement "sur mesure" vers l'emploi.

Les quatre principes de l'aide

Bénéficiaires : les entreprises privées n'ayant pas procédé à un licenciement économique au cours des douze derniers mois, ainsi que les entreprises publiques ayant adhéré au régime d'assurance chômage. Dans les deux cas, elles doivent être à jour avec leurs cotisations d'assurance chômage.

Contrats visés : un CDD (minimum douze mois) ou un CDI à temps plein ou partiel.

Publics : les demandeurs d'emploi inscrits au Pare et indemnisés depuis douze mois ou plus.

A noter : le dispositif est ouvert, jusqu'au 31 décembre 2002, aux personnes âgées de plus de 55 ans, adhérentes au Pare depuis trois mois seulement.

Montant de l'aide : 40 % du salaire d'embauche la première année, 30 % la deuxième année, 20 % la troisième.

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