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Jeux d'équipe

SANS | publié le : 12.11.2002 |

Dans les couloirs des entreprises, le vieux réflexe « Ce n'est pas moi, c'est l'autre » règne facilement. Il se présente sous de nombreuses facettes : « Moi, j'ai fait ma partie » ou bien « Je n'y suis pour rien dans ce problème » ou encore « Untel a échoué, je l'avais parié ».

Où sont donc passés la solidarité, la responsabilité et l'esprit d'équipe dont on célèbre si souvent les vertus ? Relégués aux oubliettes apparemment, faute de ne pas reconnaître les effets de système.

« Je n'y suis pour rien dans cette situation. » Premier raisonnement erroné. Car aucun acte n'est neutre. Dès que je fais partie d'une équipe, tous mes comportements, réactions, discours ont des effets sur les autres. Même mon silence ou mon attitude de retrait joue un rôle dans le fonctionnement du groupe. Agir de façon constructive, c'est donc commencer par accepter la responsabilité de son impact sur la dynamique collective.

« Ce n'est pas moi, c'est l'autre. » Deuxième erreur de jugement. Dans une équipe, aucun problème ne surgit par génération spontanée. Il faut être au moins deux pour effectuer une danse. Quand l'une des personnes cause des difficultés, on découvre souvent que les attitudes ou réactions de certains coéquipiers ont permis à son comportement négatif de s'installer. Pour chacun, la question est donc : devant ce problème, quelle est ma part de responsabilité ? En quoi ai-je entretenu le conflit, nourri la tension, pris des positions partisanes, fait l'autruche ou évité de réguler ? Chacun a son rôle à jouer pour maintenir un bon climat d'équipe.

« Moi ça va, ce sont les autres qui doivent changer. » Encore faux. On ne change personne de l'extérieur. Le seul acteur sur lequel on puisse agir, c'est soi-même. En choisissant de se transformer, on montre ainsi à l'autre que l'on sait s'adapter, écouter, prendre en compte ses idées. Sans entrer dans des jeux de pouvoir et sans rien imposer. La dynamique de l'échange se transforme tout simplement parce que, soi-même, on a modifié son comportement.

Dernière grande vérité : si l'on veut changer un système, il faut commencer par en faire partie. L'exercice consiste à se sentir vraiment solidaire, dire « nous » au lieu de « vous », s'impliquer dans l'action avec les autres, porter la responsabilité des échecs. Mais ce n'est pas suffisant. Encore faut-il se faire accepter. Donc donner largement sa confiance, mettre en valeur les personnes, ne pas les critiquer derrière leur dos... Ensuite, et seulement à cette condition, elles accepteront d'avancer avec nous.

Prôner l'exemplarité est une belle idée, mais la seule manière de la faire vivre est de commencer par soi. Depuis trois mois, qu'avons-nous changé dans nos conceptions, approches ou comportements, au point que nos collaborateurs et pairs s'en trouvent agréablement surpris ?