Echaudée par des pratiques managériales désastreuses d'anciens cadres, la société de prêt-à-porter et de bijoux Biche de Bere a rayé de son organisation toute notion de hiérarchie.
«A chaque fois que j'ai intégré un responsable de la production, cela s'est mal passé. » Nelly Biche de Bere, dirigeante de la société éponyme (250 salariés), a appris à se méfier des dérives de l'encadrement. Perte de motivation, conflits en série, dégradation de la productivité de près de 40 %, menace de démission d'anciens collaborateurs...
Tout cela s'est passé il y a un peu plus d'un an. Aujourd'hui, elle se refuse à intégrer un seul cadre dans son organigramme. Et cela est valable tant sur son site de 50 salariés, à Châteaubriand (44), que dans son nouvel atelier de couture de Villeurbanne (69), qui devrait employer, d'ici à quelques mois, près de 30 personnes.
« Je préfère une organisation fondée sur l'autonomie et sur la responsabilisation de tous », annonce cette chef d'entreprise. Dans cet esprit, elle a institué un système de primes mensuelles et trimestrielles, fondé non seulement sur la productivité mais aussi sur le travail en équipe et la responsabilisation des employés. « Nous sommes en pleine croissance, ajoute- t-elle. Pour autant, notre fonctionnement est celui d'une PME, proche de l'artisanat. L'entraide doit prévaloir. » Quant à la gestion de ses ressources humaines, elle a choisi de distribuer, tous les six mois, à l'ensemble de ses collaborateurs, une fiche intitulée : "Votre carrière nous intéresse" pour recueillir les aspirations des uns et des autres en termes de mobilité interne.