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Une démarche bien engagée

SANS | publié le : 05.11.2002 |

Le plasturgiste mène, depuis deux ans, une politique volontariste de maîtrise des risques fondée sur la pluridisciplinarité et le dialogue. Un contexte favorable à l'élaboration du document unique.

AIzernore, dans l'Ain, Ariès Industries mise, depuis deux ans déjà, sur la prévention des risques professionnels. Ses engagements en matière de sécurité figurent dans le plan de progrès interne, aux côtés des autres critères de performance industrielle, commerciale et de qualité. Pour autant, la rédaction du document unique ne va pas de soi.

Délai très court

« Le délai imparti est court et le travail non négligeable, notent Olivier Mermillod, DRH, et Cécile Besnier, coordinatrice sécurité-environnement. Pour l'instant, la réglementation nous paraît encore floue. Par exemple, il n'y a pas de règle précise sur la cotation des unités de travail concernées. Ni la médecine du travail, ni la Cram n'ont pu répondre à nos questions. Quant à notre syndicat professionnel, Plasturgie Centre-Est, sa première réunion de travail sur ce sujet n'était programmée que courant octobre. »

Son expérience devrait néanmoins permettre à Ariès d'entrer dans le sujet sans grande difficulté. Sur ce site, où travaillent 180 personnes en production, Ariès enregistrait, jusqu'ici, 29 accidents par an, souvent causés par des projections de substances chimiques. L'objectif de la politique, lancée fin 2000, est de les contenir à 14 au maximum.

Culture de l'analyse

DRH et élus du personnel reconnaissent que la culture de l'analyse s'installe progressivement. « Même si les salariés savent identifier les symboles importants, tous n'avaient pas conscience des risques qu'ils prenaient au quotidien », témoigne Salah Bouzelmat, secrétaire du CHSCT. « Nous voulons motiver et fidéliser les salariés en leur assurant des conditions de travail satisfaisantes, explique Oliver Mermillod. Dans notre région mono-industrielle, la Plastic Valley, le taux de chômage est faible (4,5 % environ). Si une entreprise cumule les accidents du travail, les gens n'hésiteront pas à en changer. »

Suivi régulier

Le recrutement d'une infirmière du travail, puis d'une coordinatrice sécurité-environnement, a permis d'instaurer un suivi régulier des situations d'alerte, auparavant dévolu au responsable de maintenance, et d'actualiser les besoins en formation.

« On a relevé des manques dans plusieurs domaines, confirme Cécile Besnier : incendie, procédures d'urgence, formation des nouveaux secouristes... » Depuis, l'entreprise organise des formations courtes sur les produits dangereux et sur le port des équipements individuels de protection, coordonnées par le CHSCT, désormais impliqué en amont. La politique de sécurité s'est ainsi élaborée autour d'une pluralité d'acteurs internes qui ont pris l'habitude de travailler ensemble, avec un recours ponctuel à la médecine du travail et à un ingénieur de la Cram. Une approche pluridisciplinaire encouragée par la réglementation sur le document unique. « Cette complémentarité permet de balayer toutes les approches relatives à la santé », se réjouit le DRH.

Quarante observateurs

Pour l'avenir, Ariès ne manque pas de projets : après avoir confié, en juin dernier, l'analyse des situations de travail à 40 observateurs internes, l'entreprise va s'engager dans la réalisation de fiches d'analyse ergonomique de postes, qui alimenteront le cahier des charges préalable à toute commande de machines, puis peaufinera son arbre des causes d'accident. Autant d'actions qui faciliteront la réalisation du document unique.

ARIèS INDUSTRIES IZERNORE

Activité : équipementier automobile, injection plastique de pièces d'aspect et de pièces techniques.

Effectifs : 270 salariés.

Chiffre d'affaires : 27 millions d'euros.