Brenntag stocke, conditionne et livre, chaque année, 800 000 tonnes de produits chimiques. Autant dire que la sécurité, l'environnement et la prévention des risques constituent une dimension stratégique pour les 19 sites de cette filiale du groupe allemand Brenntag AG.

Une équipe de 12 personnes y est dédiée au siège, tandis que chaque site possède son propre responsable sécurité, sous l'autorité du directeur de site dont la responsabilité pénale est engagée en vertu d'une délégation de pouvoir. Brenntag, qui consacre 3 % de sa masse salariale à la formation, en dépense la moitié pour former son personnel à la sécurité.

« La prévention des risques est un investissement comme un autre, qui contribue à améliorer les résultats de l'entreprise, y compris financièrement », explique le directeur général Philippe Muller.

La création du document unique s'inscrit logiquement dans la politique générale de l'entreprise. En l'absence d'informations sur la méthode à adopter, l'entreprise a choisi de désigner un site pilote, celui de Rhône-Alpes, en accord avec le comité central d'entreprise.

Un groupe de travail, composé exclusivement du directeur général, du responsable d'exploitation du site, de son responsable sécurité et d'un membre du service environnement, réglementation et qualité (Serq) du groupe, a été constitué. « Le CHSCT aurait pu être impliqué dans le groupe de travail, regrette seulement Jean-Michel Vachet, délégué CFDT du site. Mais l'audit prévu à la fin de la démarche lui permettra, avec les élus, de se prononcer. »

« L'objectif est d'élaborer une méthode de travail que nous allons ensuite proposer aux autres sites du groupe, qui pourront lui apporter des améliorations en fonction des retours du terrain, explique Jean-Luc Defrance, du Serq. Le décret en lui-même ne dit pas grand-chose et il faut lire entre les lignes de la circulaire qui parle bien d'appropriation de la démarche. C'est pourquoi nous avons choisi de soumettre notre méthode, au fur et à mesure de ses avancées, aux directions de site, dans des réunions critiques qui regroupent, à chaque fois, une dizaine de personnes. »

Le groupe de travail a commencé par définir les notions de danger et de risque et par mettre à plat les caractéristiques de chaque fonction, y compris les risques potentiels. « C'est une démarche lourde mais incontournable, estime Jean-Luc Defrance. Nous nous sommes appuyés sur les documents existants et nous avons travaillé avec les responsables qualité, les directeurs d'exploitation et les responsables d'atelier. »

Au terme de cette phase, un questionnaire nominatif d'évaluation des risques a été distribué aux 60 salariés du site afin de connaître leur propre perception. Six grands chapitres le composent : l'environnement général, les produits et matériaux, les équipements et les machines, les postes de travail, les activités humaines et physiques, le management et l'organisation.

La synthèse des réponses, croisées avec les autres sources d'information dont dispose l'entreprise, est actuellement en cours. « Le document unique, qui sera géré sous Excel, prendra la forme d'un tableau. Chaque ligne correspondra à une fonction décrite sous l'angle de ses processus, ses opérations, ses dangers, la prévention effective, la nature, la fréquence et la gravité du risque avéré et, au final, une cotation et une couleur traduisant le degré d'urgence. Une dernière colonne décrira l'objectif d'amélioration visé », explique Jean-Luc Defrance. D'ici à la mi-novembre, le site de Rhône-Alpes devrait ainsi disposer de son document unique.

Activité : distribution de produits chimiques.

Chiffre d'affaires : 474 millions d'euros, en 2001.

Effectifs : 830 salariés, dont 220 chauffeurs.