Si une partie des salariés de Radiospares, vépéciste BtoB, installé à Beauvais, étaient encore réticents à emprunter l'autoroute A16 pour se rendre à leur travail, ils ne devraient plus l'être très longtemps. En effet, leur employeur a conclu, en septembre dernier, un accord avec la société d'autoroute Sanef, qui prévoit de rembourser la moitié des frais de péage occasionnés par les allers et retours quotidiens entre leur domicile et leur travail. « 30 % sont financés par la Sanef et 20 % par nous-mêmes, décrit Etiennette Lejeune, DRH de Radiospares. C'est une économie de 50 euros par mois, en moyenne, et de 550 euros à l'année pour nos automobilistes. »

A l'origine de cet accord, un technicien de la société, résident d'Amiens. Tous les mois, il sortait de sa poche 150 euros pour se rendre à son travail. Un budget jugé trop lourd pour cet habitué de l'A16, qui choisit d'en parler à sa direction. Michel Vincent, directeur général de la société, en prend bonne note. Investi dans la vie locale, ce dernier ne tarde pas à croiser le chemin des représentants du réseau autoroutier Sanef, à qui il en parle. Le principe d'une collaboration n'est pas exclu. Mais reste à savoir, avant d'aller plus loin, qui, dans l'entreprise, utilise sa voiture pour ses déplacements et qui, ne fréquentant pas l'autoroute, serait prêt à changer ses habitudes contre un tarif réduit.

Pour recueillir toutes ces informations, Radiospares fait circuler, courant juin, un questionnaire auprès des 520 salariés de son siège principalement concernés (la société compte 5 sites et un effectif total de 590 salariés). Dix d'entre eux se disent intéressés. Soit 10 clients supplémentaires pour le réseau autoroutier. Un chiffre jugé suffisant pour la Sanef. Aujourd'hui, ce sont 30 salariés qui se font financer une partie de leurs trajets.

« En plus de rendre service à nos salariés, cet accord a d'autres motivations, précise Etiennette Lejeune. La première a trait à la prévention du risque routier. Une étude menée par l'Observatoire interministériel de la sécurité routière révèle, en effet, que l'autoroute est quatre fois plus sûre que la route. Il est donc rassurant de savoir nos salariés sur ces axes. De plus, ces derniers leur permettent d'écourter leur temps de trajet. Ensuite, un tel accord ne peut que profiter à notre image d'entreprise. » Et, en la matière, Radiospares a tout à y gagner. En effet, cette société, en pleine expansion, prévoit d'embaucher plus de 90 personnes par an, dans les années à venir. « A l'heure actuelle, nous éprouvons quelques difficultés de recrutement sur des profils techniques et/ou bilingues anglais/français. » Ces compétences existent. Mais, à quelque 80 km de là, à savoir en région parisienne, que l'on rejoint, en partie, par l'A16 !