Les salariés de Hewlett-Packard (HP) et de Compaq commencent à se mobiliser. Après un galop d'essai qui a pris la forme, le 10 octobre dernier, d'un débrayage sur le site Compaq de Sophia Antipolis (06), l'intersyndicale CGT, CFDT et CFE-CGC a, cette fois, appelé, le 17 octobre, l'ensemble des salariés des deux constructeurs informatiques à observer un arrêt de travail de deux heures. Bilan : environ 40 % des 6 230 salariés de New HP (né de la fusion des deux sociétés) ont répondu à l'appel des syndicats. Lesquels entendaient protester contre l'annonce, le 30 septembre, d'un plan de restructuration prévoyant la suppression de 1 206 emplois en France, soit 20 % de l'effectif total, ainsi que le transfert de 174 postes.

Concrètement, la direction de l'entreprise, qui n'a pas souhaité s'exprimer, prévoit la fermeture du site d'HP à Annecy, qui emploie 177 personnes. A l'Isle-d'Abeau (38), 37 postes sur 380 sont menacés. A Sofia-Antipolis, 50 postes sont à supprimer et 29 à transférer. Au sein des directions générales et des agences commerciales, 478 postes, sur 2 700, sont également concernés. Mais ce sont, finalement, les salariés de HP à Grenoble qui paieront le plus lourd tribut à cette opération, puisque la direction y prévoit la suppression de 600 emplois sur 2 600, dont les 380 qui travaillaient pour l'unité PC, transférée aux Etats-Unis.

« Parallèlement, nous négocions sur la fusion juridique entre HP et Compaq, qui n'est pas encore effective. Celle-ci suppose de définir un nouveau statut social pour les personnels de New HP. Or, au lieu de travailler sur la sauvegarde des emplois, la direction se livre à un véritable marchandage, avantages sociaux contre conditions de départ », regrette Chantal Berger, déléguée syndicale CFDT d'HP. Comble de l'histoire : une fois ces réductions d'emplois effectuées, HP pourrait, dans l'Hexagone, manquer de bras.