Chaque mission est un lieu d'apprentissage. A nous de faire en sorte de valoriser cet apprentissage auprès de l'intérimaire comme auprès de l'entreprise utilisatrice. » Cette volonté d'Adecco, soulignée par le directeur des ressources intérimaires, Jean-Luc Ficarelli, trouve sa traduction concrète dans la démarche de VAE (Validation des acquis de l'expérience) que mène l'ETT en région Centre.

La direction régionale d'Adecco Centre a, en effet, signé avec la Direction régionale du travail (DRTEFP) du Centre et avec l'Afpa une convention visant à faire valider l'expérience de près de 70 intérimaires par un titre de niveau 5 (niveau CAP-BEP), le financement de l'opération étant assuré par la DRTEFP.

Trente agences ont été mobilisées pour sélectionner les candidats selon des critères objectifs (trois ans d'activité, comme le réclame la loi, des missions en rapport avec le titre visé, pas de diplôme dans le métier exercé) mais aussi avec un certain volontarisme.

« Nous n'avons pas ciblé les personnes à plein temps mais plutôt celles qui avaient des missions de temps en temps, et que nous connaissions donc moins. Nous voulions également privilégier les femmes, car c'est une population qui a plus de difficultés à trouver du travail », indique Jocelyne Bournat, responsable des ressources intérimaires à la direction régionale d'Adecco Centre, qui coordonne l'opération.

Les métiers choisis : maçon VRD (voierie-réseaux divers) et bâtiment, coffreur-bancheur, agent de fabrication industrielle, préparateur de commandes, cariste en entrepôt. Les titres visés sont des Certificats de formation professionnelle (CFP), titres du ministère du Travail, délivrés par l'Afpa.

Le succès a été au rendez-vous : sur les 70 personnes repérées par les agences, une seule a refusé d'entamer une démarche VAE. Celle-ci s'est déroulée en plusieurs étapes : entretien approfondi en agence pour formaliser son expérience, entretien avec un formateur de l'Afpa, puis validation proprement dite, en situation de travail, reconstituée dans un atelier de l'Afpa ou réelle, comme le prévoit l'article 134 de la loi de modernisation sociale portant sur la validation des acquis.

Les validations se font sur le temps de travail de l'intérimaire et, dans certains cas, chez les entreprises clientes. Celles-ci ont bien joué le jeu, prêtant engin et entrepôt (pour le CFP de cariste) et déléguant même des agents de maîtrise dans le jury de validation.

A ce jour, 56 personnes ont acquis un titre, complètement ou partiellement. Chaque CFP est, en effet, découpé en 2 ou 3 CCP (Certificat de compétences professionnelles) que l'on peut obtenir à part et progressivement.

Des validations sont actuellement en cours et une partie des intérimaires devraient avoir obtenu le titre complet d'ici à la fin de l'année, les autres, courant 2003

En attendant, c'est un véritable pilotage de carrière qu'assurent les agences Adecco : « Nous les suivons tant qu'ils n'ont pas le titre complet. Cela implique de les mettre sur les bonnes missions de manière à ce qu'ils réalisent les tâches qu'ils devront maîtriser le jour de la validation.

Une telle démarche de validation des acquis a pour but de permettre aux intérimaires de devenir acteurs dans leurs missions, d'être vigilants sur les compétences à acquérir, bref, de maîtriser, en quelque sorte, leur carrière », observe Jocelyne Bournat.

Valorisante pour les intérimaires - « certains ont pris conscience qu'ils avaient un vrai métier » -, la validation des acquis permet de présenter de meilleurs profils aux entreprises, entraînant une meilleure rémunération pour l'intérimaire, et, par là même, pour Adecco.

Une démarche "gagnant/ gagnant", que le n° 1 du travail temporaire compte bien poursuivre dans le Centre et sur toute la France.

Effectifs : 4 700 permanents ; 145 000 intérimaires détachés quotidiennement.

Chiffre d'affaires : 4,3 milliards d'euros en 2001.